Partir, revenir, rester de Ludovic Lecomte chez Ella Editions
En 14 nouvelles, Ludovic Lecomte nous fait voyager entre Paris et le Perche, avec une incursion à New York. Des allers- retours entre la ville et la campagne, le présent et le passé.
Dans ce recueil à la construction originale, on retrouve dans chaque nouvelle un personnage évoqué dans la précédente, tous ont en commun ces voyages entre la ville et Le Perche. Dans ces nouvelles pleines de nostalgie, d'humour et de poésie, il est beaucoup question d'héritage, de transmission, pas tellement de biens mais surtout de valeurs, de cet amour pour ce lieu reposant où le temps dure plus longtemps. où à la différence de la ville on se rencontre encore, on est reconnu, pas un anonyme stressé.
"Mathurin s'assoit et ferme les yeux sur ce monde bruyant, sans aucun répit sonore ou visuel, où chaque espace est occupé par un produit à acheter, un film à voir, de la musique à écouter. Il est fatigué par ce monde qui l'entoure, qui va trop vite, qui ne prend plus son temps. Mathurin a connu le monde sans téléphone, celui dans lequel on se parlait vraiment, on se voyait, on se touchait. Alors pensez bien que cet internet qui enferme les gens un écran à la main..."
Chaque nouvelle a son propre ton, son propre thème. Certaines sont plus dans l'émotion, dans la nostalgie, d'autres sont plus drôles mais toutes reviennent aux racines, ces attaches percheronnes. Partir, revenir, rester est un recueil de nouvelles à l'image du cycle de la vie. On naît quelque part, on quitte cet endroit pour faire sa vie et l'âge passant, nos racines se rappellent à nous de manière plus intense. On revient pour s'installer, pour rester. Merci à Anne-Véronique Herter de m'avoir fait découvrir ce recueil, j'ai passé un excellent moment avec les personnages de Ludovic Lecomte.
"Mais ce n'est qu'une étape dans ce voyage et il faut partir. Je referme les volets, le portail et redresse le panneau "chien méchant" qui vient de se décrocher. Les clés déposées dans la boîte aux lettres de Raymonde, je remonte en voiture, jette un dernier regard à la maison de mon enfance. Bientôt un agent immobilier viendra y apposer un panneau "A Vendre" et je ne pourrai plus que passer devant et la regarder comme une étrangère que je serai devenue pour elle, à travers les barreaux du portail."
Stéphie a lu le livre en même temps que moi, voici sa chronique : http://www.milleetunefrasques.fr/2015/12/partir-revenir-rester-ludovic-lecomte/