Il suffit de regarder le succès monstre des variant covers babies de Skottie Young pour s'en assurer, une partie du lectorat adulte des comics est devenue totalement gaga. Du coup, la mode est à présenter les versions cartoony ou gentillemment infantiles de nos héros préférés. Y compris là où habituellement le ton est le plus sombre et dramatique. Allons donc faire un tour du coté de Gotham, avec le travail (par railleurs fort intéressant) de Dustin Nguyen, qui n'en est plus à sa première tentative de proposer du nouveau ou des variations de style. Avec Li'l Gotham, place au super deformed, c'est à dire des proportions fort réduites affublées d'une grosse tête par rapport au reste du corps. Si la technique est monnaie courante au Japon, elle est ces temps derniers dédouanée aux States par Skottie et consorts, comme déjà dit. Nguyen est en outre un remarquable créateur d'image et très doué pour la colorisation de type aquarelle, comme le prouve en ce moment la série Descender (avec Jeff Lemire) chez Image, une véritable petite pépite qu'Urban sortira en Vf en janvier. Mais revenons à nos (petits) moutons. L'album est constitué de récits courts, avec un duo Batman et Robin face aux ennemis et alliés habituels, dans une version plus innocente, et sympathique. Le prétexte de départ est celui de festivités comme Halloween ou le Jour de l'An, et le jeune Damian Wayne est une excuse parfaite pour jouer le rôle du gamin entraîné à devenir une arme, et qui n'arrive pas à se décoincer et se dérider face aux traditions qui veulent que les gens se costument ou que les gosses aillent de porte en porte pour quémander des bonbons. Les scènes drôles ne manquent pas, comme lorsqu'il s'agit de retrouver le Pingouin et les autres malfrats de la ville à table, en train de partager la dinde de Thanksgiving. C'est la fête et Batman fait mine de ne pas les reconnaître, ce qui l'empêchera pas de sauver la morale en appelant la police à la sortie.
Des fêtes du calendrier qui servent de jalons pour présenter l'ensemble du microcosme de Gotham, ça ne vous dit rien? Et oui, ça ressemble à A Long Halloween, percuté de plein fouet par Fairy Land et le manga. Agitez, et sortez pour Noël, sous le sapin. On déroule donc les festivités les unes après les autres, et une galerie longue comme le bras d'invités pointent le bout du nez. Mister Freeze emprisonne des enfants dans une boule glacée pour Noël, les filles de Gotham (Poison Ivy, Catwoman, Harley Quinn) décident de se donner du bon temps en commettant quelques interventions illicites mais fort utiles, histoire de faire passer le temps à Noël, ou encore place au Joker qui devient le bourreau des coeurs, le tombeur de ces dames, après s'être aspergé d'une substance riche en phéromones dans la serre de Poison Ivy... C'est le début d'une litanie qui convoque humour régressif et petits moments sympas, qui jonglent avec les codes de ces héros d'habitude si sérieux, et qui sont ici passés à la moulinette du cartoon super-héroïque de Derek Fridolfs et Dustin Nguyen. Amusant de voir que le lecteur est aussi projeté à un moment donné au Comi Con de Gotham, le genre de rendez-vous que j'aimerais bien voir exister dans les comics, avec Bruce Wayne en train de se faire dédicacer un Tpb par Jim Lee ou le Joker qui cherche à enlever Scott Snyder pour lui faire payer ses récentes "origines revisitées" à l'occasion de Endgame. Comme c'est très bien illustré et que ça peut toucher tous les publics (votre petit frère de douze ans qui va adorer très probablement, et vous-même dans la trentaine, car Nguyen fait un excellent boulot et l'hommage à l'univers de Gotham est fort sympathique et appuyé) on dira donc que Little Gotham est le genre de sortie librairie à offrir sans trop prendre le risque de se ramasser une veste. Urban a bien compris la chose et respecte le timing à la lettre. Jingle Bells Gotham. Dans la collection Urban Kids.
A lire aussi : Descender, pour les fans du dessin de Dustin Nguyen
Des fêtes du calendrier qui servent de jalons pour présenter l'ensemble du microcosme de Gotham, ça ne vous dit rien? Et oui, ça ressemble à A Long Halloween, percuté de plein fouet par Fairy Land et le manga. Agitez, et sortez pour Noël, sous le sapin. On déroule donc les festivités les unes après les autres, et une galerie longue comme le bras d'invités pointent le bout du nez. Mister Freeze emprisonne des enfants dans une boule glacée pour Noël, les filles de Gotham (Poison Ivy, Catwoman, Harley Quinn) décident de se donner du bon temps en commettant quelques interventions illicites mais fort utiles, histoire de faire passer le temps à Noël, ou encore place au Joker qui devient le bourreau des coeurs, le tombeur de ces dames, après s'être aspergé d'une substance riche en phéromones dans la serre de Poison Ivy... C'est le début d'une litanie qui convoque humour régressif et petits moments sympas, qui jonglent avec les codes de ces héros d'habitude si sérieux, et qui sont ici passés à la moulinette du cartoon super-héroïque de Derek Fridolfs et Dustin Nguyen. Amusant de voir que le lecteur est aussi projeté à un moment donné au Comi Con de Gotham, le genre de rendez-vous que j'aimerais bien voir exister dans les comics, avec Bruce Wayne en train de se faire dédicacer un Tpb par Jim Lee ou le Joker qui cherche à enlever Scott Snyder pour lui faire payer ses récentes "origines revisitées" à l'occasion de Endgame. Comme c'est très bien illustré et que ça peut toucher tous les publics (votre petit frère de douze ans qui va adorer très probablement, et vous-même dans la trentaine, car Nguyen fait un excellent boulot et l'hommage à l'univers de Gotham est fort sympathique et appuyé) on dira donc que Little Gotham est le genre de sortie librairie à offrir sans trop prendre le risque de se ramasser une veste. Urban a bien compris la chose et respecte le timing à la lettre. Jingle Bells Gotham. Dans la collection Urban Kids.
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