D’abord un grand merci à Babelio et aux Moutons Electriques pour ce partenariat. Je souhaitais depuis longtemps connaître cette maison d’édition, et du point de vue du livre-objet, je ne suis pas déçue. C’est un bel ouvrage, illustré avec talent par Amandine Labarre.
Hélas, je me suis considérablement ennuyée à la lecture de cette histoire pourtant fort jolie. La jeune héroïne, Valentine, se retrouve dans une forêt magique, située au bout de son jardin, alors qu’elle n’est pas localisée sur la moindre carte et que Valentine est la seule à pouvoir passer de l’autre côté. Au cours de son étrange séjour, elle va rencontrer de bien étranges créatures dont des Feilges, des chevaux qui ressemblent à des nounours, des chimères qui ressemblent à des lynx volants et un cerf géant dont le corps supporte un forêt.
Ce monde peuplé d’animaux qui nous semblent familiers n’est pas dénué de poésie. L’influence de certains longs métrages japonais s’y fait sentir, et on peut, je crois, établir un parallèle entre Valentine et Alice, celle qui passa de l’autre côté du miroir.
Malheureusement, je n’ai pas trouvé de fil conducteur à cette histoire. Autant je peux accepter sans problèmes un monde imaginaire, comme la Comté des Hobbits, ou un monde qui pourrait être le nôtre mais avec quelques particularités fantaisistes, comme le Paris des Lames du Cardinal, peuplé de dragonnets, autant j’ai besoin d’explications avec les univers parallèles.
En effet, la famille de Valentine habite une maison avec un jardin (donc dans notre monde réel) où se devine les reliques d’un ancien verger. Valentine, sans vraiment quitter son jardin, va franchir une ligne imaginaire symbolisée par un ruisseau qui n’a pas d’existence réelle, pour se retrouver immergée dans cette forêt énigmatique, peuplée de charmants petits hôtes. D’accord. Mais pourquoi elle ? Ce n’est pas une enfant à problèmes, elle n’est en rebellion contre la société, elle semble être banale, excepté sa sensibilité vis à vis de la nature.
Et que sont ces petits animaux doués de parole ? A quoi riment ces rites bizarres qu’ils accomplissent pour le cerf géant ? Que symbolise cette musique ? Je n’en sais strictement rien. La vérité c’est que j’ai l’impression d’être passée complètement à côté du récit. C’est très lent, pour ne pas dire long, et si la langue est riche et joliment maniée, ça ne me suffit pas, hélas, à éveiller suffisamment mon intérêt.
J’ai peiné à terminer le livre parce que je pouvais laisser passer 2 ou 3 jours sans ouvrir une page, rebutée d’avance par la lenteur du récit.
Pour clore sur une note positive, outre cette belle écriture, je ne peux nier que l’histoire est poétique et la nature est sans doute la véritable héroïne de ce livre. Quant aux créatures, elles ont à la fois originales et familières et je loue, encore une fois, le travail de l’illustratrice. Je suis donc absolument désolée de ne pas avoir su comprendre et aimer une oeuvre dont le thème, a priori, ne pouvait que me plaire.
Les lecteurs et lectrices familiers de l’oeuvre de Miyazaki (ce qui n’est pas mon cas…) apprécieront certainement davantage ce livre.