- Auteur : Magena Suret
- Serie :
- Genres : Homoromance
- Editeur : EditionsLaskà
- Collection : Nouvelle
- Publication: 12/ 11/ 2015
- Edition: Numérique
- Pages : 32
- Prix : 0,99€
- Rating:
Résumé :
Lorsqu'il a rencontré Olivier, le voir un weekend sur deux convenait tout à fait à Sébastien. Cette relation avec un homme marié, essentiellement sexuelle et dépourvue de tout engagement, ne pouvait guère aller plus loin. Cependant, les années passant, Sébastien doit se rendre à l'évidence : il ne peut plus tenir ainsi. Voir la marque de bronzage sur l'annulaire d'Olivier le dérange de plus en plus, et apprendre la naissance future de son enfant finit de l'achever.
Continuer à vivre sans lui et, surtout, l'oublier paraissent plus que difficile. L'espoir est-il seulement encore possible ?
Avis de TeaCup :
Voilà une petite nouvelle sympathique que j'ai dévoré dans la soirée. Elle se lit assez vite moins d'une heure je dirais. La plume est efficace et douce. Magena Stuart à un style simple qui ne s'encombre pas de fioritures inutiles, elle décrit son histoire avec une grande économie de mot et beaucoup de douceur.
Une histoire d'un couple un weekend sur deux qui évolue dans le non-dit, chacun pense et suppose des choses sans jamais en deux ans poser réellement de question oser un geste qui pourrait tout changer. J'avoue que pour le coup, j'ai bien aimé que ça soit du M/M car deux ans sans jamais " fouiner "... je ne sais pas même si c'est cliché (oui toutes les femmes ne sont pas pareilles, etc., etc. ne me jetez pas de fruits pourris) j'imagine une femme plus curieuse. Bref, ça c'est ma vision des choses.
Il y a beaucoup de pudeur dans cette histoire, aucune scène crue, pas d'allusion trop directe aux pratiques sexuelles des héros ça peut être une bonne entrée en matière si vous avez peur d'être réfractaire au M/M.
Après sorti de ses qualités, qui en sont vraiment ; j'adore la pudeur, l'économie de moyens pour faire un livre tout simple, mais qui tient la route, je n'ai pas réussi à adhérer plus que ça d'où ma note. Il y a au final une impression de quiproquos imbriqués les uns dans les autres dont je ne suis pas forcément fan en romance : on en a beaucoup vu. En deux ans on se dit que poser une question, s'inquiéter de l'autre si on " parle " et qu'on ne fait pas que baiser semble surprenant. C'est sur cette relation que repose le roman, mais ça m'a laissée en partie dubitative. À la fois je comprends l'idée, à la fois... dubitative.
Il manque un peu de tendresse, d'humour ou de risque aussi. L'histoire aurait pu être plus tendre, plus taquine... Il manque un quelque chose qui fasse que les personnages et cette situation soit vraiment touchante. Je ne pense pas qu'il aurait fallu grand-chose en plus, ceci dit. La nostalgie qui plane sur le roman aurait gagné en profondeur en se teintant d'autre chose - à mon sens.
Le vrai petit défaut qui m'a gêné c'est les informations ou explications qui découlent 'une mimique, d'un phrase... presque de la justification des fois. Sans en dire plus, je pense à la raison qu'avance le héros lors de leurs explications en début de tome quand il parle du stagiaire. Presque deux paragraphes de justification - ou je l'ai ressenti ainsi - pas sûre que ça soit utile, le lecteur comprend sans cela, je crois.
Sinon la partie Olivier et les révélations sur lui est amené avec beaucoup de finesse, plus que celle de Sébastien et j'ai beaucoup aimé ce personnage - la narration est d'un point de vue alterné même si je pense qu'on est plus du point de vue de Sébastien.
Une nouvelle touchante à laquelle il manque pour moi un petit quelque chose, mais d'une bonne qualité, envie d'une lecture un soir au coin du feu pendant cet hiver froid ? Tentez " Un weekend sur deux ", les fans de M/M s'y retrouveront, je pense, les autres pourront découvrir un univers assez soft où les sentiments même inavoués dominent.
Dernière info : Cette nouvelle fait partie d'un recueil papier sorti aux éditions Laska avec trois autres nouvelles M/M publiées chez Laska : " Quatre ans, deux mois et dix jours " et " Cinq ans et neuf jours " de Valéry K. Baran et " Le Correspondant inattendu " de Viviane Faure. Il reste quelques exemplaires à 8,99 euros de ce tirage limité exclusif, on peut le commander en remplissant le formulaire à cette adresse : https://kumfu.wufoo.com/forms/commande/
Extrait :
" Cependant, le petit appartement, dénué de la moindre touche féminine, s'était avéré être un logement de fonction. Les premières fois, Sébastien n'était resté que la nuit pour se sauver à l'aube. Puis Olivier l'avait retenu pour une douche et un petit déjeuner. Son départ s'était retardé, jusqu'à ce qu'ils passent une journée ensemble et qu'il soit invité pour la nuit suivante. Depuis, le même scénario reprenait tous les quinze jours : il arrivait le vendredi soir, ils passaient le samedi confinés dans l'appartement, et Sébastien finissait par retrouver son propre chez-lui en fin de matinée le dimanche. Ces weekends à la sauvette étaient leur seul point commun ; pourtant, Sébastien avait l'impression de mieux connaître son amant que certains de ses proches. Les petites manies d'Olivier étaient devenues familières. Sébastien savait quels étaient ses films préférés, et qu'il aimait les regarder en grignotant des pistaches. Chaque matin, sous l'œil amusé de Sébastien, Olivier laissait un fond de café dans sa tasse et, plutôt que d'y ajouter du sucre, se précipitait sur une pastille de menthe afin d'en passer l'amertume. Et Sébastien adorait la façon dont son amant faisait la moue dès qu'ils étaient dérangés par le téléphone.
Toutefois, le moment préféré de Sébastien était le calme après leurs ébats. Détendu, Olivier profitait de l'instant, un bras en travers des yeux et le bout du pouce caressant la peau tendre près de sa hanche. Plus d'une fois, Sébastien avait eu l'envie d'approcher son amant, de le prendre dans ses bras et de savourer cette quiétude avec lui. Mais, dans leur situation, c'était une attitude impossible, trop révélatrice des sentiments qui l'habitaient. Et depuis peu, cet élan d'affection semblait plus intense et difficile à maîtriser.
Sébastien se passa la main sur le visage, tant pour apprécier son rasage à l'aveugle que pour balayer son trouble. Craquer pour un homme marié n'avait rien de malin. Développer des sentiments pour un plan cul non plus. Alors, tomber amoureux de son plan cul déjà marié était sans aucun doute le comble de la stupidité... "