Un intérêt particulier pour les morts est une lecture commune avec Céline (son avis), Virginie et Annette pour le club de lecture.
En 1864, Elizabeth Martin arrive à Londres pour être la demoiselle de compagnie de Mrs Parry, la veuve de son parrain. Lizzie vient de perdre son père, un médecin dévoué et plus que généreux qui l’a involontairement laissée sans le sou, et elle n’a d’autres solutions devant elle que cet emploi. Quand elle arrive dans la capitale britannique, elle découvre une ville en pleine effervescence. Beaucoup de travaux sont en effet en cours dont ceux de la gare St Pancras pour laquelle il faut détruire des logements qui étaient destinés aux pauvres. Sur le chemin qui l’emmène à Dorset Square, Lizzie est témoin de l’évacuation du corps d’une jeune femme retrouvé entre les murs de ces bâtiments en train d’être démolis. Elle a rapidement la confirmation qu’il s’agit de Maddie, celle qui occupait sa place quelques semaines auparavant et supposée s’être enfuie avec un homme pour se marier. Ce crime fait venir à elle Ben Ross, un jeune inspecteur qu’elle a connu lorsqu’ils étaient tous les deux enfants. C’est donc lui l’enquêteur officiel, mais c’est sans compter sur la curiosité, l’intelligence et l’indépendance de Lizzie qui, de son côté, réunit bien des informations utiles quitte à se mettre en grand danger.
Un intérêt particulier pour les morts est la première enquête de Lizzie Martin, une jeune femme de la société victorienne rêvant au jour où le sexe féminin aura autant de droits, de liberté et de reconnaissance que les hommes. Elle est une personnalité féminine pas comme les autres, le symbole des changements qui s’opèrent à Londres, du monde qui évolue et vite de manière plus générale. Ann Granger lui a donné une audace délicieuse et une sacrée verve, l’a placée au cœur d’une intrigue adroitement ficelée qu’elle gonfle constamment de détails et de faits historiques. Une belle histoire d’amour se dessine aussi, c’est évidemment plaisant. La brume épaisse qui tombe sur la ville enrobe le texte. Le lecteur a l’impression de devoir l’écarter pour lire ou que les pages qu’il parcourt sont humides, glissantes, parfois puantes. La plongée dans cette séduisante atmosphère est donc totalement réussie. Elle est aussi grisante que l’enquête. Avec un décor, des causes et une enquête si bien travaillés, si complémentaires, ce roman policier réellement fin est exaltant de bout en bout et peut-être même parfait.
Présentation de l’éditeur :
Londres, 1864. Lizzie Martin accepte un emploi auprès d’une riche veuve dont la précédente dame de compagnie s’est enfuie avec un inconnu. Mais quand le corps de la jeune fille est retrouvé dans le chantier de la gare St Pancras, Lizzie décide de mener sa propre enquête. Elle pourra compter sur l’aide d’un ami d’enfance devenu inspecteur, Benjamin Ross, pour découvrir la vérité sur la mort de cette femme… dont le sort semble étroitement lié au sien.