La femme qu'emporte la rivière Crooked flotte entre deux eaux. Sur la rive, deux fillettes qui jouent dans l'après-midi ensoleillé. Elles sont les premières à découvrir le corps et, soudain, leurs jeux cessent. Leur enfance bascule dans la dureté du monde des adultes. La veille, leur père les a laissées seules suffisamment longtemps pour qu'elles puissent le croire coupable de meurtre. Pour ne pas le perdre, comme elles ont perdu leur mère quelques semaines auparavant, elles décident de mentir sur son emploi du temps... et resserrent bien malgré elles les mailles du soupçon autour de lui, le livrant en pâture à une petite ville dont les préjugés et les rancunes lui laissent peu de chances...
Un grand merci à Babelio et aux éditions Mosaïc pour ces épreuves anticipées !
Ouvrir " Celles de la Rivière ", c'est entrer dans un univers atypique, à première vue calme et disons-le, plutôt champêtre. C'est un contexte qui laisse à priori peu de place à une pseudo enquête criminelle.
Si toute l'histoire démarre très lentement, elle reste cependant efficace, et si à première vue la mise en contexte m'a paru lente et superficielle, elle pose en fait un cadre et un décor indispensables à cette histoire de vengeance familiale.
Le récit est conté par Ollie et Sam, deux soeurs qui passent leur été chez leur père, " Ours ", dans ce qu'ils appellent " la Prairie ", à l'écart de la civilisation. Sam est la plus grande, la tête sur les épaules, têtue et plutôt responsable. Ollie est bien plus jeune, fragile et hypersensible. Les deux jeunes filles ont récemment perdu leur mère et se retrouvent chez leur père.
J'ai un peu tiqué sur la lenteur du récit, mais une fois que c'était parti, je me suis laissée prendre à l'histoire.
Sam & Ollie ont retrouvé une femme dans la rivière près de chez elle. Morte, en décomposition, cette jeune femme était en fait une journaliste venue interviewer un " ermite " du coin.
Mais lorsque Sam et Ollie s'aperçoivent que tout semble accuser leur père, elles décident de le protéger, quitte à semer davantage le trouble dans l'enquête de Santos.
C'est d'une manière générale un roman dont le thème de fond est l'appréhension de la mort, et la manière de se reconstruire après la perte d'un être cher. Il traite également beaucoup d'amour, de justice, et de ce qu'on peut être prêt à faire pour défendre les gens qu'on aime.
Si l'enquête se passe un peu hors des sentiers battues en raison de l'intrusion de Sam dans cette dernière, j'ai aimé le côté " petit meurtre à la campagne " et " répercussions sur la vie des habitants ". On ne s'attend pas forcément à ce que tout ça cache des histoires de famille, mais c'était là le côté passionnant de la chose !
C'est à priori surprenant, mais la famille de Travis parvient à ajouter une bonne dose de glauque dans un récit qui laisse à priori penser qu'on en restera bien éloigné.
En quelques mots, pour décrire ce récit : surprenant, bucolique, et entêtant. Ou comment ne pas baisser les bras quand tout semble pourtant perdu d'avance.
La relation des fillettes avec leur père Ours reste énigmatique, même si on en comprend vite les tenants et les aboutissants. Franny, Zeb, tous les personnages jouent un rôle clef !
Récit ondement mené par une adolescente un peu paumée et sa petit soeur qui ne parle plus depuis le décès de leur mère. Le côté un peu " féérique " avec les " fantômes " m'a plu, j'ai trouvé ça plus poétique que triste ou effrayant, c'est un gros point positif ! Une jolie fin, un beau dénouement...
Un roman atypique qui vaut le détour. Plus j'écris, plus je me rends compte que j'ai aimé.
" Pour pouvoir continuer à vivre, à aimer, à être qui l'on est, on doit oublier à quel point on a souffert. On doit guérir. " [Informations livre : Valérie Geary - Celles de la Rivière | Editions Mosaïc | Polar / Contemporain | 400 pages | 18.90€]Lancez-vous !