Hier, je vous parlais des vampires classiques dans la première partie de cet article, visant à remettre un peu les suceurs de sang à leur place dans le rayon fantastique-horreur, et à leur faire quitter la Vegan Academy*.
* Les vrais gens ont le droit d'être vegans, mais si on retire aux vampires l'attribut principal qui en fait des êtres monstrueux, on se retrouve avec des endives. Or, nous avons déjà établi que, les vampires-endives en littérature, c'est peu goûtu et très lassant.
Voici donc la suite et fin de la liste des livres pour mordus de vampires qui en ont assez des endives.
Les romans qui suivent sont fidèles au mythe du vampire classique en ce qu'ils reposent sur la violence, la sensualité, la psychologie dévastée, le secret, le gothique, et l'amour maudit (et d'autres petits ingrédients) qui ont entouré la figure du vampire dans ses premiers pas en littérature. Mais, tout en y étant fidèles, ils se réapproprient cet univers, et lui donnent bien souvent une nouvelle (et délicieuse) saveur.
Époque contemporaine. Un jeune journaliste, convoqué dans une chambre d'hôtel va recueillir le récit très étrange de la vie de Louis, un vampire né au XVIIIe siècle. De pays en pays, de siècles en siècle, le récit tourmenté d'un vampire tiraillé entre son amour pour son créateur et sa morale encore très humaine. Le premier roman d'une série qui va devenir culte dans l'univers de la littérature fantastique.
Entretien avec un vampire n'est pas le meilleur livre de vampire de tous les temps. Mais ce sont de vrais vampires. Il y a de tout : des dépressifs, des gros psychopathes... et c'est mieux écrit que les daubes récentes. Parmi mes préférés des Chroniques : Entretien avec un vampire, Lestat le vampire, L'or et le sang, Armand le vampire.
Échelle de lisibilité : 5/5, easy-peasy.
La note personnelle de Bunny : 3.5/5
Mentions FILMS :- Entretien avec un vampire est sans doute plus connu par son adaptation cinématographie de Neil Jordan en 1994 avec (attention les yeux) Brad Pitt ET Tom Cruise (de 30 ans) et Kirsten Dunst (de 12 ans). Et c'est un bon film, donc pourquoi se priver.
NB : un autre roman des Chroniques a été adapté au cinéma. N'hésitez pas à passer votre chemin. La Reine des Damnés de Michael Rymer est une très mauvaise adaptation (et un nanar, qui pourra éventuellement vous divertir. Mais dans le genre, regardez plutôt Dracula 2001 de Patrick Lussier, vous rigolerez bien plus).
- Dans le genre vampire tourmenté, vous ne pouvez pas passer à côté du sublime Only Lovers Left Alive, de Jim Jarmush, sorti en 2014. D'abord parce que Jim Jarmush est un réalisateur qu'il est bon. Ensuite parce que les rôles titres sont joués par Tom Hiddleston et Tilda Swinton. Enfin, parce que :
Mississippi, 1857. Le capitaine Marsh, un homme bourru amoureux du fleuve, accepte un partenariat avec Joshua York, un élégant gentilhomme aux exigences relativement raisonnables quoiqu'un peu excentriques : en échange de fonds permettant la construction du Rêve de Fèvre, un puissant vapeur qui battrait tous les autres en vitesse, York décidera des destinations, des horaires de débarquement et pourra emmener les passagers qu'il veut à son bord. Un accord idéal qui devrait permettre à Marsh de remettre son entreprise à flot, si vous me passez le jeu de mots pourri... mais très vite, Marsh et son équipage commencent à se poser des questions sur York et ses habitudes nocturnes...
Un vrai roman fantastique entre Dracula et Entretien avec un vampire, dans une ambiance unique frôlant le gothique. Le cadre est original et, bien que l'histoire soit relativement classique, elle offre un voyage très agréable. C'est un livre qui se lit bien et facilement, avec des personnages attachants et charismatiques. Le seul bémol est le dénouement de l'histoire, un peu cliché et trop rapide. Du coup, Riverdream se place dans la plus pure tradition du roman de vampire. À découvrir !
Échelle de lisibilité : 4/5, écriture fluide, moins dense que le Trône de fer (et évidemment moins médiéval ... mais tout aussi bien documenté).
La note personnelle de Bunny : 3,5/5
Mention SÉRIE :- Buffy : Impossible de parler de vampires sans mentionner cette série cultissime. Au-delà des histoires de monstres et de fins du monde, il y a beaucoup d'humour à la Joss Whedon, des épisodes complètement décalés, mais il y a du fond et des thèmes sérieux également (découverte de soi, passage à l'âge adulte, maladie, divorce, mort, deuil...) Et certains épisodes sont vraiment GÉNIAUX. Pas kitsch, juste trop bien. (Un épisode notamment, Hush, est totalement flippant et presque entièrement muet.)
Enchaînons sur une série vraiment atypique dans l'univers du roman de vampires.
On part du principe que, à la fin de Dracula, celui-ci a joyeusement massacré Van Helsing et a trouvé une façon très originale de conquérir l'Angleterre : en épousant tout simplement la Reine. Ceci fait, il fait sortir sa race de l'ombre. La dernière mode, à la cour victorienne désormais, c'est le vampirisme. La peau pâle et les crocs sont recherchés - et la jeunesse éternelle aussi, ça ne gâche rien.
Pendant ce temps, à Whitechapel, un grand tordu aiguise son scalpel d'argent pour assassiner violemment des prostituées vampires. Les services secrets, très inquiets de la présence de ce malade dans les rues, chargent un de leurs meilleurs agents de l'enquête. Il sera aidé de Geneviève, une mystérieuse vampire âgée de plusieurs siècles.
On évolue dans un monde gothico-victorien, où le docteur Jekyll croisera Sherlock Holmes ou Oscar Wilde, où tous les héros/grands personnages de cette fin de XIXème siècle sont susceptibles d'apparaître en filigrane.
J'ai aimé l'ambiance, l'écriture, le mystère, les clins d'œil à tous les mythes qui couvrent cette période. C'est délicieux à lire. (Je vous déconseille fortement de jeter un œil au résumé des tomes suivants sous peine de vous faire méchamment spoiler.)
Échelle de lisibilité : 5/5 Très bien écrit, facile à lire, traduction agréable, pas de longueurs... un perfect. Le tome 1 peut se lire comme un one-shot même si c'est le premier d'une trilogie.
La note personnelle de Bunny : 5/5
Remarque inutile : Neil Gaiman a dit de ce livre qu'il était magnifique - une lecture obligatoire. Or, c'est une personne de bon goût ; écoutons-le.
Un Boeing 777 atterrit à l'aéroport JFK, mais personne n'en sort. À l'intérieur, aucun signe de vie. Le Dr Ephraim " Eph " Goodweather, sa coéquipière Nora, et leur équipe du CDC (Centre de contrôle des maladies et épidémies) sont parmi les premiers à se rendre sur place pour constater ce que l'on suspecte alors être le résultat d'un virus. Assez vite, il apparaît que les passagers de l'avion sont devenus des vampires.
Cette série (dont je n'ai lu que le premier tome, mea culpa) a les défauts de ses qualités : c'est un motherfucking thriller américain. Tout est dit. Vous y retrouverez le flic anti-héros sombre au grand-cœur, qui rêve de passer davantage de temps avec son fils adolescent (qui vit avec son ex-femme) mais ne peut pas à cause de son travail ; la fliquette futée avec qui il entretient une relation pleine de tension intime, et le grrrrand méchant ennemi manipulateur qui veut prendre le contrôle de la terre. Donc : cliché de A à Z. Maaaiiis... c'est cool. Je n'ai pas été assez séduite pour continuer mais, honnêtement, je n'ai pas de gros reproche à faire à cette série, qui nous offre exactement ce qu'elle nous vend dès les premières page : un film d'action. L'écriture est sympa car très cinématographique ; le rythme est enlevé et efficace comme dans un épisode de série policière, l'ambiance est souvent noire, l'intrigue nous fait dresser les poils des avant-bras : si c'est votre came, go. La faiblesse principale tient à ce qu'on a l'impression d'avoir déjà vu ce film. 72 fois.
Échelle de lisibilité : 5/5. Ça coule tout seul.
Ma note personnelle : 3/5
Mention FILM : En terme d'aventure/horreur moderne, vous pouvez regarder l'assez esthétisant Underworld, de Len Wiseman, à la rencontre du film d'action et du film de genre. Le + : c'est canon. Le - : les dialogues. (Regardez le premier, pas la suite)
Un petit colis frémissant est déposé sur le pas d'une porte. Quinze ans plus tard, l'adolescent se fait appeler Nothing. Garçon insignifiant, dans le rejet de ses parents et de la société, un jour, il fugue, partant en quête de son (étrange) identité. Car Nothing est bizarre. Insidieusement bizarre. Dans une ambiance de road-trip sous acide traversé de la plus amorale des sensualités, Nothing croise la route d'une drôle de bande : Zillah, Twig et Molochaï, qui boivent à la bouteille un breuvage rouge et épais, et ce, très goulûment...
Échelle de lisibilité : 5/5. Irrésistible, on veut toujours aller de l'avant. Le côté provoc' fera lever les yeux à certains, mais il est contrebalancé par l'ambiance lancinante, et la qualité littéraire. À partir d'au moins 15 ans.
Ma note personnelle : 5/5
La note personnelle de Bunny : 5/5
Mention SÉRIE :- True Blood. Dans le genre sexe, drogue et rock'n'roll, True Blood, étant une production pré-Twilight, ne s'est pas posé de questions, et a attrapé le vampire moderne à pleines mains, avec du cœur et des tripes. Adaptées des livres de Charmaine Harris (qui sont eux, de très piètre qualité), les saisons ont le défaut d'être de plus en plus fournies en créatures imaginaires, intrigues parallèles, prophéties et romances improbables. Regardez le début, et arrêtez-vous dès que ça devient nawak.
Comme souvent dans les romans de vampires, l'histoire est sous-tendue par l'idée que les vampires sont des êtres voués à disparaître. À la fois contemporains et perdus, décadents et modernes, les vampires de l'Aube écarlate forment une véritable société secrète. Ils se réunissent dans une immense demeure privée des Carpates, cachés des regards inquisiteurs, pour y exécuter une immémoriale cérémonie (pour ne pas dire un rituel complètement médiéval). L'élément perturbateur ? L'assassinat d'une jeune femme. Le château est bouclé jusqu'à ce que l'on trouve le coupable, et c'est un inspecteur newbie (comprendre : un vampire nouveau-né) qui est chargé de l'enquête.
Nous naviguons donc dans un huis-clos fascinant, qui emprunte énormément aux classiques, au sein la haute société Draculesque internationale. Sensuelle, cruelle, traversée de complots et tiraillées par des intérêts sociaux et politiques divergents, la sphère vampirique donne le tournis. L'auteur nous dessine un microcosme envoûtant.
Échelle de lisibilité : 5/5 Jusqu'ici, c'est une bonne qualité d'écriture.
Ma note personnelle : (en attente de lecture complète)
Préhistoire. Vaïn est terriblement jaloux de son frère à qui tout réussit. Un jour, alors qu'il le suit dans les bois, une bagarre dégénère et Vaïn tombe. Ressuscité, assoiffé de sang (littéralement) et de vengeance, il se lance à la recherche de son frère, décidé à se venger, et découvre qu'il est revenu avec d'étranges pouvoir.
Une réécriture intéressante du mythe vampirique, avec un anti-héros bourré de défauts, lancé dans une quête de vengeance obsessionnelle. Bien écrit, efficace. Une approche originale. Attention aux thèmes particulièrement durs pour un roman ado.
Pour lire la chronique détaillée de Bunny, c'est ICI.
Échelle de lisibilité : 5/5 Bien écrit et accessible.
La note personnelle de Bunny : 4/5
Un roman très étonnant que celui-ci, qui a beaucoup attiré l'attention à sa sortie, et reçu de nombreux prix. Il se divise entre plusieurs grandes parties, qui en font presque un recueil de nouvelles : nous suivons notre vampire ordinaire de l'Amérique moderne (années 70-80) qui est tour à tour le prédateur et la proie mais qui, toujours, joue le rôle d'un personnage respectable (professeur, chercheur, etc.). Le rythme est lent, analytique, quand le style est pourtant narratif, et l'histoire assez fascinante. Le mythe du vampire est ici réinventé de la façon la plus biologiquement, psychologiquement et historiquement plausible. La narration, dans sa forme chorale, tend à nous tisser une tapisserie quasi universelle de la vie moderne du vampire ordinaire.
Échelle de lisibilité : 4/5. La traduction a un chouïa vieilli, et la narration peut s'avérer, par son aspect à la fois riche et dilué, difficile d'accès pour certains lecteurs.
Ma note personnelle : 3,5/5
La note personnelle de Bunny : 3,5/5
Morse, de Tomas Alfredson (2008), et Laisse-moi entrer, de John Ajvide Lindqvist (2004, Télémaque 2010)
Exceptionnellement, nous préférons vous recommander le film (vraiment excellent) plutôt que le livre (pas décoiffant mais néanmoins sympathique).
Morse est une révision à la fois naïve et gore du mythe du vampire, ce qui le rend le film très fort. Nous sommes du point de vue d'un enfant, un petit garçon de 10-11 ans persécuté par ses camarades de classe. Il est tantôt joueur et rêveur, tantôt habité par des pulsions violentes (il rêve de se venger de ses camarades). Il ne trouve pas sa place dans le monde. Arrive l'élément perturbateur : une petite fille brune à la peau pâle, beaucoup plus vieille qu'elle n'en a l'air. Les deux enfants vont nouer une relation faite à la fois de fascination mutuelle et d'amicale simplicité. Chaque découverte est aussi douce que brutale. Je n'en dis pas davantage pour vous laisser l'occasion de vous immerger dans le film et d'en ressortir avec vos propres impressions.
Avertissement : certaines scènes sont impressionnantes. Âmes sensibles s'abstenir. (Mais bon, dans une thématique vampirique, c'est presque un prérequis.)
Ma note personnelle : 4,5/5
La note personnelle de Bunny : 5/5
Il existe de très bonnes histoires de faux vampires, notamment parodiques, humoristiques, ou destinées aux plus jeunes lecteurs. Nous sommes parties d'un postulat retour aux sources, c'est pourquoi vous ne les avez pas trouvées pas ici.
Cette liste de recommandations de vraies histoires de vampires a été concoctée par Bunny et Lupiot. Nous espérons que vous y avez trouvé matière à vous faire les dents.
Bonne lecture !