Chronique : « Blueberry, Tome 24, Noir et Blanc »
Scénario de Charier, dessin de Giraud,
Public conseillé : Tout public
Style : Western
Paru aux éditions Dargaud, le 4 décembre 2015, 48 pages, 19.99 euros
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L’Histoire
Juillet 1881, le train de Denver arrive en gare de Tucson. A son bord, le romancier Campbell, flanqué du jeune Billy, est accueilli par Tom Dorsey, le directeur du “Tombstone Epîtah”. Le petit groupe embarque immédiatement sur un chariot, direction Tombstone. Car Campbell n’a qu’un mot à la bouche : Mister Blueberry, qu’il veut rencontrer en personne !
Pendant ce temps, dans le bar de Tombstone, Virgil Earp, un des fameux frères Earp fait un peu de ménage. Puis il s’installe à la table de Poker où joue Blueberry. Avec un troisième larron, les hommes commencent une partie sans mur (sans limite de temps) et sans plafond (sans limite d’argent)…
La collection “Noir et Blanc”
Depuis quelques années, les éditions Dargaud publient régulièrement des tirages en noir et blanc et en grand format (30 x 40 cm) de leurs « grosses » nouveautés. “Pinup T10″ “Les aigles de Rome” T3, “Le Scorpion” T9, “Barracuda” T2… autant de titres qui sont sortis dans ce beaux tirage limité à prix abordable (19.99 euros).
Avec ce “Mister Blueberry”, Dargaud innove en allant chercher dans son “Fond de catalogue”. Vous l’aurez compris, c’est Giraud qui est à l’honneur avec trois albums à parution quasi simultanées : deux épisodes de “Blueberry” (les tomes 24 et 25) et le XIII T20. Enfin, un des maîtres absolus du dessin réaliste franco-belge a ses tirages limités Dargaud au catalogue. Pour les fans de “Blueberry”, mais aussi simplement pour les amoureux du dessin, c’est une aubaine !
Ce que j’en pense
Je ne dirai pas grand chose du scénario de Charlier. Visiblement, mes goûts ont évolués avec les années. Cette histoire (qui date de 1995) me semble un peu datée… Le “récit chorale” qui multiplie les portraits, les dialogues hyper présents, un Blueberry concentré sur une “non-action”… je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à accrocher.
Par contre, j’ai été complètement bluffé par le dessin de Giraud. C’était bien le but, non ? Tout d’abord, précisons que cette édition a bénéficié de nouveaux scans des planches originales. Le résultat permet de distinguer la noirceur des masses, la finesse du trait et même les “repentis’ (erreurs/changements masqués par l’auteur).
Le grand format, allié au noir et blanc, m’a fichu une grosse claque ! J’ai été happé par les scènes de foule. Une précision diabolique, un encrage varié et subtil, un sens de l’acting (le jeu d’acteur des personnage) redoutable, tout est là dans un album à la densité graphique insolente, qui en ferait frémir plus d’un. Giraud est un maître (tout me le monde le sait), mais le vérifier de ses yeux, c’est quand même chouette.
Précision utile (et indispensable) : cet album est totalement lisible en noir et blanc !
Pour résumer, si vous aimez le dessin, jetez vous dessus, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Ce travail d’édition est remarquable et je ne peux qu’applaudir à quatre mains (au moins).
Cet article fait parti de « La BD de la semaine », à lire chez Stephie, cette semaine.