Quatrième de couverture :
A la suite d'un drame personnel, Théodore Tate, un ancien flic, s'est reconverti en détective privé. Alors que la police est occupée à chasser le fameux Boucher de Christchurch, le serial killer qui terrorise la ville, c'est lui qu'on mandate pour s'occuper d'une banale exhumation, celle du corps d'un directeur de banque dont la veuve est suspectée d'homicide. Là, un glissement de terrain accidentel révèle la présence de trois cadavres immergés dans le lac qui borde le cimetière. S'agit-il de victimes du Boucher, ou bien un autre tueur en série est-il à l’oeuvre? Lorsqu'en plus on découvre dans le cercueil à la place du corps de l'honorable banquier, celui d'une jeune inconnue, c'est le début d'un engrenage infernal pour Théodore qui va devoir découvrir seul la vérité sur cette affaire. Avant que la police ne découvre la vérité sur lui... et sur ses terribles secrets.
Mon avis :
Alors. Que dire.
Non. Nope. Hors de question. Pas du tout.
Voilà mon ressenti sur Nécrologie.
(Instructif n'est-ce pas ?)
Il faut dire que Nécrologie est ce genre de thriller qui vous promet monts et merveilles et qui en fait, bah non. Oubli.
Commençons par Théodore Tate. Ancien flic devenu détective privé suite à un drame personnel. Personnage principal de son état, Théodore Tate est un des rares protagonistes qui se veut antipathique (stéréotype du genre littéraire mon ami) et qui l'est vraiment. Difficile pour le lecteur de s'immiscer dans l'histoire quand il ne peut pas se piffer le héros/antihéros/trou-du-cul-insupportable-pour-faire-courtet qui doit se coltiner (avec plus ou moins d'enthousiasme) les pseudos réflexions philosophico-émotionnelles du personnage en question. Il faut dire que Paul Cleave n'y met pas vraiment du sien hein. Son personnage est décrit en deux temps trois mouvements comme un ancien super flic reconverti en nouveau presque super détective qui ne s'est pas remis du grand drame de sa vie et qui, de ce fait, déteste le monde, les gens, l'herbe, la pluie et son boulot.
Ouais. Belle accroche pour un début de roman Paul. On dirait Julie Lescault shootée à l'oxycodone.
Bref.
Le problème majeur de ce livre (en plus de l'Inspecteur Barnaby bipolaire susmentionné) c'est que le résumé nous parle d'un certain serial killer qui porte le doux nom de Boucher. Le lecteur s'attend donc à un superbe thriller avec deux intrigues entremêlées promettant un dénouement des plus surprenants. Sauf que, là encore, non. Oubli. Le Boucher, on en parle tout au long du livre, mais c'est juste pour faire avancer les dialogues.
Tate : Tu peux me donner un coup de main sur mon enquête ?Flic-figurant-n°1 :Non, peux pas, je bosse sur le Boucher.
Tate : Tu viens prendre une bière avec moi et m'écouter me plaindre de ma vie de merde ?Flic-figurant-n°2 :Non, peux pas, on a la pression au taf à cause du Boucher.
Tate : Tu peux m'aider à me suicider pour que le lecteur soit enfin content ?Flic-figurant-n°3541 : Non, peux pas, mon rôle dans ce livre se résume à évoquer le Boucher. Voilà c'est fait. A plus mon gars !
...
...
Donc on sait qu'un serial killer qui a l'air trop cool (j'veux dire, il s'appelle le Boucher quand même) sévit dans la ville de notre détective au charisme de bulot épileptique, mais on ne le voit pas. Jamais. Au lieu de ça on a le droit à une toute autre enquête. Une histoire de femmes mortes, retrouvées dans le cercueil d'autres gens morts et ces autres gens morts retrouvés dans le lac du cimetière.Mr Théodore Tate va donc tenté de découvrir s'il a affaire à un autre serial killer ou si les pompes funèbres de Christchurch était juste un peu short à la fin du mois.Que le Dieu des thrillers ait pitié de mon âme.
L'avantage de cette intrigue qui se déroule majoritairement dans un cimetière c'est que les cercueils et les pierres tombales ont plus de sex-appeal que les personnages vivants de l'histoire.
Bref n°2.
L'enquête (gros guillemets-parenthèses-crochets) n'a pas de sens. Tate découvre des indices dans son coin, qu'il ne daigne pas partager avec la "vraie police" (police qui ne semble être vouée qu'à cette quête infinie du Boucher), il fout régulièrement ses anciens collègues dans la mouise en volant des preuves (collègues qui lui pardonnent avec une facilité qui fait passer Mère Teresa pour la dernière des empafées), il parvient à résoudre les grosses clés de l'enquête en fixant béatement le marc de son café et il enfreint la loi tellement de fois et avec tellement de facilité qu'on se demande si la police de Christchurch sniffe de la colle en compagnie du Boucher ou si Paul Cleave avait l'interdiction formelle d'écrire plus de 500 pages.Quand on voit le contenu des 468 pages en question, on finit par comprendre que Paul Cleave se fait des rails en utilisant le reste de son manuscrit comme paille à coke.
Le fin mot de l'histoire frise la démence. J'ai trop de respect pour la lecture en règle générale pour vous spoiler, mais clairement, ça n'a pas une once de crédibilité. Ni de près, ni de loin. Ni même en perpendiculaire. Et la fin. La fin du livre. Est une blague. En vrai, il n'y a pas de fin.
Certains d'entre vous remarqueront comme moi, que Paul Cleave a écrit "une suite". Le tome 2, qui s'appelle La Collection, reprend le personnage de Tate et parle d'une toute autre enquête. Donc. En soi. Il n'y a pas de fin. Du tout.
(La vraie fin a du être utilisée par le Boucher pour se rouler un joint.)
Donc, concrètement, ce bouquin est une vaste farce. Il doit être utilisé comme référence en cours d'écriture sur les choses à ne JAMAIS faire dans un livre et surtout dans un thriller.
Cette citation du livre par exemple :
<< C'était comme dans Fantasia, quand Mickey l'apprenti sorcier coupait des balais diaboliques en deux et que chaque moitié redevenait un balai à part entière et poursuivait ses activités diaboliques. >>
Je ne sais pas si Paul Cleave se fout de ma gueule ou de lui-même en fait. Mais utiliser Mickey comme référence dans un thriller ?
...
Ouais, il me semblait bien aussi.
Ma note :
Je ne m'abaisserais même pas à le noter.