" Vous nous avez entendus. Simplement , vous n'avez pas su interpréter ces sons."
Oliver Lauren
380 pages
Éditions Hachette (2015)
Collection Romans
« Quant à moi, je n'arrête pas de penser à ce que Caroline a dit à Minna au sujet de la mort.
Elle n'est pas contagieuse, a-t-elle dit. Elle a peut-être raison. Et pourtant nous nous sommes installées dans les murs en vraies bactéries. Nous avons colonisé la maison, son isolation et ses canalisations, nous les avons faites nôtres.
À moins que ce ne soit l'inverse, que la vie ne soit contagieuse : un rêve enfiévré, une hallucination des sentiments. La mort est purification, purge, remède. »
Mon avis :
Le décès récent de Richard Walker amène toute sa famille à se retrouver chez lui pour organiser son enterrement et gérer les derniers biens qu'il lui restait. Caroline, son ex-épouse, tente de prendre les choses du bon côté, l'héritage qu'il doit lui laisser, en ingurgitant une dose massive d'alcool. Ses enfants ne semblent pas mieux se porter. Minna est une mère célibataire qui comble un vide affectif grâce aux médicaments et aux aventures d'un soir. Trenton est un jeune adolescent maussade et détruit qui souhaite se suicider car il ne parvient pas à surmonter ses blessures résultant d'un accident grave de voitures. Autour d'eux, évoluent dans la maison deux voix, deux esprits qui hantent les murs depuis des années et qui assistent aux événements sous un regard cynique et froid, se souvenant du passé. Les souvenirs se mêlent au présent révélant les plus sombres secrets des protagonistes, à la fois pour les morts et les vivants.Les intrus n'est pas seulement une histoire de fantômes qui oscille entre fantastique et thriller. C'est avant tout un récit sur les choix, les erreurs, les regrets. Il s'organise autour de onze parties représentant chacune des pièces de la maison où les habitants ont leurs propres souvenirs. Onze lieux où se déroulent de nombreux drames. Un huis-clos dans une maison hantée par les non-dits et les morts. Minna, Caroline, Trenton ou les fantômes ont des secrets qu'ils cachent aux autres, un bagage émotionnel refoulé qui est mis en avant au fur et à mesure de l'histoire. Lauren Oliver se démarque des autres ouvrages du même registre en nous proposant des fantômes plus vivants, plus expressifs que les autres personnages. Alice et Sandra ne cessent de se disputer, de critiquer, de parier sur ce qui les entoure. Elle apporte à l'histoire un certain entrain au rythme du récit plutôt lent. L'ambiance est particulière, la psychologie des personnages torturée. En bref, une histoire prenante et une belle découverte.
★★★★☆
Du même auteure :
Titulaire d’un diplôme de philosophie et de littérature à l’université de Chicago, Lauren Oliver a ensuite suivi une formation en arts à l’université de New York. Elle a brièvement travaillé comme assistante d’édition chez un éditeur new-yorkais, avant de se consacrer entièrement à l’écriture. http://www.laurenoliverbooks.com/
Oliver Lauren 380 pages
Éditions Hachette (2015)
Collection Romans
À la mort de Richard Walker, un vieil homme solitaire, acariâtre et très riche, son ex-femme, ses deux enfants et sa petite-fille retournent dans la maison familiale pour la succession. Mais la bâtisse est hantée. Hantée par des souvenirs d’enfance qui resurgissent à mesure que les nouveaux arrivants se réapproprient les lieux. Hantée également par de vrais fantômes qui observent et commentent les agissements de chacun, en espérant qu’un jour, enfin, ils pourront quitter les lieux à tout jamais. La très guindée Alice et la cynique Sandra, toutes deux mortes depuis longtemps, sont peu disposées à laisser la place aux nouveaux occupants. Les deux fantômes jouent des coudes pour rester maîtresses de leur propriété au travers de laquelle elles communiquent : escalier qui grince, radiateur qui siffle et ampoules qui grésillent remplacent les mots pour communiquer avec les nouveaux locataires. Mais bientôt, les vivants comme les morts seront confrontés à leur passé et à des vérités douloureuses…Extrait :
« Quant à moi, je n'arrête pas de penser à ce que Caroline a dit à Minna au sujet de la mort.
Elle n'est pas contagieuse, a-t-elle dit. Elle a peut-être raison. Et pourtant nous nous sommes installées dans les murs en vraies bactéries. Nous avons colonisé la maison, son isolation et ses canalisations, nous les avons faites nôtres.
À moins que ce ne soit l'inverse, que la vie ne soit contagieuse : un rêve enfiévré, une hallucination des sentiments. La mort est purification, purge, remède. »
Mon avis :
Le décès récent de Richard Walker amène toute sa famille à se retrouver chez lui pour organiser son enterrement et gérer les derniers biens qu'il lui restait. Caroline, son ex-épouse, tente de prendre les choses du bon côté, l'héritage qu'il doit lui laisser, en ingurgitant une dose massive d'alcool. Ses enfants ne semblent pas mieux se porter. Minna est une mère célibataire qui comble un vide affectif grâce aux médicaments et aux aventures d'un soir. Trenton est un jeune adolescent maussade et détruit qui souhaite se suicider car il ne parvient pas à surmonter ses blessures résultant d'un accident grave de voitures. Autour d'eux, évoluent dans la maison deux voix, deux esprits qui hantent les murs depuis des années et qui assistent aux événements sous un regard cynique et froid, se souvenant du passé. Les souvenirs se mêlent au présent révélant les plus sombres secrets des protagonistes, à la fois pour les morts et les vivants.Les intrus n'est pas seulement une histoire de fantômes qui oscille entre fantastique et thriller. C'est avant tout un récit sur les choix, les erreurs, les regrets. Il s'organise autour de onze parties représentant chacune des pièces de la maison où les habitants ont leurs propres souvenirs. Onze lieux où se déroulent de nombreux drames. Un huis-clos dans une maison hantée par les non-dits et les morts. Minna, Caroline, Trenton ou les fantômes ont des secrets qu'ils cachent aux autres, un bagage émotionnel refoulé qui est mis en avant au fur et à mesure de l'histoire. Lauren Oliver se démarque des autres ouvrages du même registre en nous proposant des fantômes plus vivants, plus expressifs que les autres personnages. Alice et Sandra ne cessent de se disputer, de critiquer, de parier sur ce qui les entoure. Elle apporte à l'histoire un certain entrain au rythme du récit plutôt lent. L'ambiance est particulière, la psychologie des personnages torturée. En bref, une histoire prenante et une belle découverte.
★★★★☆
Du même auteure :
Titulaire d’un diplôme de philosophie et de littérature à l’université de Chicago, Lauren Oliver a ensuite suivi une formation en arts à l’université de New York. Elle a brièvement travaillé comme assistante d’édition chez un éditeur new-yorkais, avant de se consacrer entièrement à l’écriture. http://www.laurenoliverbooks.com/