⚓ J'ai jeté l'encre avec « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee

Par Cristy Sevla @LesMotsdeCristy

Présentation de l'escale :
Dans une petite ville de l'Alabama, à l'époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960, au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est l'un des plus grands classiques de la littérature du vingtième siècle.

Organisateur : Éditions Grasset
Escale : Classique
Encre : Numérique
Nombre de vagues : 320
Prix du voyage : 15,99 €


Je remercie les éditions Grasset pour la lecture de cet incontournable classique de la littérature du XXème siècle. Un roman fort avec un sujet sur la ségrégation qui à l'époque à du faire sensation. Un roman fort grâce aussi à son personnage qui n'est d'autre que le narrateur : Scout, une petite fille de 8 ans.

La première surprise de ce roman est sans aucun doute le narrateur. Jean-Louise Finch, dit Scout nous raconte quelques années de son enfance en compagnie de son frère Jem et de son père Atticus. On découvre une petite fille très intelligente pour son âge. Elle nous raconte son histoire à sa manière qui est bien celle d'une enfant, mais une enfant pleine de malice qui peut comprendre beaucoup de chose. Sa vie est surtout ponctuée par son entrée à l'école, où elle n'aime pas se rendre, et les visites en été de Dill, qui va l'amener à faire sortir de sa maison Boo Radley, un voisin taciturne qui se sort jamais, et qui fait l'objet de rumeurs plus folles les unes que les autres. Ce qui va vraiment changer la vie de Scout, c'est quand son père va être commis d'office pour défendre un noir accusé d'avoir violé une blanche. Elle va devoir alors défendre bec et ongle sa famille qui n'est pas bien vue, mais surtout garder la dignité dont lui parle son père.

L'auteur retrace une vie dans les années 30 assez triste pour les personnages quand j'y repense. Atticus n'a pas une situation facile, mais il n'a pas choisi la facilité. Ces principes font qu'il ne peut pas refuser d'être commis d'office pour ce noir, mais aussi qu'il ne peut pas se contenter de faire semblant de le défendre. Cette situation va non seulement lui attirer des ennuies, mais aussi attirer des ennuies à ses enfants. Je trouve que Scout s'en sort admirablement bien pour son âge, son regard plein de malice et d'intelligence va nous permettre de comprendre les enjeux de cette situation, mais elle va aussi apporter beaucoup de lumière au récit.

A travers cette petite fille l'auteure raconte des thèmes graves comme la ségrégation, mais aussi les préjugés, parfois violent, que les gens peuvent avoir contre les Noirs, mais aussi envers eux même, ici c'est ce fameux voisin taciturne qui en fait les frais. Toutes ses choses sont vue avec la légèreté et l'innocence de l'enfance, c'est qui rend le roman moins dure. Scout, Jem et Dill voient Boo Radley comme une crainte et un amusement, ce voisin est pour eux un fantôme. Quant à la différence entre Noirs et Blancs, elle ne représente pas un obstacle pour ses enfants contrairement aux adultes.

Ce roman est vraiment très fort, j'ai été emportée par le récit de cette petite fille qu'on voit tout doucement grandir. Je trouve que ce roman est un souffle de fraîcheur, mais aussi d'espoir de ce voir peut-être un jour débarrassé de la pire des maladies : le préjugé.