de Pénélope Bagieu
Ellen Cohen a toujours su qu’elle deviendrait chanteuse et célèbre. Malgré son surpoids, malgré les coups durs et le sexisme qui règne dans le milieu du show business elle était certaine d’y arriver. Pénélope Bagieu retrace pour nous le destin houleux et passionné de celle que tout le monde appelait Mama Cass et sans qui The Mamas & The Papas ne serait peut-être jamais entré au panthéon de la musique américaine.
Même si, bien sûr, je connais la chanson California Dreamin’ (on l’a tous entendu au moins une fois, c’est obligé), on ne peut pas dire que je sois une grande connaisseuse de la musique des années 1960-1970. Quelle soit française, américaine, allemande, russe je n’y connais rien. Je ne savais donc rien du groupe The Mamas & The Papas ou de la vie de Mama Cass et j’ai été très heureuse d’en apprendre plus par le biais de cette BD !
Fan de la première heure, je suivais déjà Pénélope Bagieu lorsqu’elle publiait encore sur son blog (c’est devenu rarissime mais on comprend qu’elle ait d’autre chats à fouetter). J’ai suivi les sorties des Joséphines, de Ma vie est tout à fait fascinante puis à l’arrivée de Cadavre exquis, que j’ai un peu moins aimé, j’ai un peu lâché (peut-être que moi aussi j’avais d’autres chats à fouetter). Alors lorsqu’une de mes très bonnes amies m’offre (avant hier) California Dreamin’ en cadeau d’anniversaire (je suis née en mars), je suis plus qu’heureuse de renouer avec cette auteure ! De plus, cette BD connaît d’excellentes critiques et j’étais très curieuse de la lire !
Au départ, lorsque j’ai lu la première planche, je me suis dis « Didonc Pénélope (avouez que ce n’est pas tous les jours qu’on se dit « didonc Pénélope » !), où sont passées tes jolies lignes tout en courbes et tes couleurs acidulées ? », car oui, cette BD est en noir et blanc et les traits de dessins, même si on reconnaît très bien le style de Bagieu, sont plus bruts. Or, profane de la BD comme je le suis, je ne m’attendais pas à ça.
Pourtant c’est une idée géniale car, à peine la seconde page tournée, j’étais entrée dans l’ambiance, dans les souvenirs, dans la vie d’Ellen Cohen future Cass Elliot.
On le sentait déjà dans les billets qu’elle postait sur son blog : Pénélope Bagieu produit quelque chose de magique lorsqu’elle raconte des morceaux de vie. Que cela soit la sienne ou une biographie comme ici, il y a une proximité dans les dialogues, on se reconnaît dans les expressions des visages et des corps et on s’attache tout de suite aux personnages qu’elle raconte.
J’ai particulièrement aimé que la vie de la star soit contée par ses proches ou ceux qui l’ont fréquenté. Les points de vue se multiplient mais l’attraction presque hypnotisante que Mama Cass opère sur les gens et l’affection qu’ils lui portent presque instantanément se retrouvent partout.
Cette BD ne dit pas tout de la vie de la chanteuse. Elle s’arrête de façon presque frustrante à un moment charnière de sa vie, lorsque l’alchimie du groupe est au plus bas alors que leur popularité est à son point culminant. « Presque » parce cette BD nous donne envie d’en savoir plus, d’aller plus loin (ce qu’on fait, avec nos propres sources) mais qu’elle s’arrête au bon moment aussi car c’est à partir de ce moment là que les choses vont aller un peu mal pour le groupe apparemment. Bagieu a choisi de ne pas nous montrer tout le parcours de l’étoile filante mais juste le moment où elle brille à nos yeux et je trouve que c’est un bel hommage (est ce que cette phrase est trop neuneu? j’assume!).
L’auteure a aussi eu la bonne idée d’ajouter une playlist dans les dernières pages de son livre ce qui achève de nous immerger totalement dans l’histoire et inspire les plus ignorants d’entre nous (ignorants dont je fait partie, hein, voire plus haut).
Une belle découverte donc, et je remercie encore l’amie qui m’a fait ce très joli cadeau et qui se reconnaîtra bien sûr, si elle passe par ici.
Marion