[Chronique #25] Victorian Fantasy, t1 – Dentelle et Nécromancie

Par Rose @secretsderose

  • Auteur : Georgia Caldera
  • Edition : J’ai lu
  • Sortie le 10/09/2014, 11.90€, 541 pages
  • Thèmes : steampunk, magie et nécromancie, époque victorienne
  • 4ème de couverture : «D’aussi loin que remontent ses souvenirs, Andraste, issue d’une longue lignée de sorcières, vit dissimulée aux yeux du monde. Son univers restreint ressemble à s’y méprendre à une cage dorée, elle qui ne rêve que de s’envoler. C’est alors qu’une invitation de la main même de la Reine vient bousculer les plans de sa grand-mère qui dirige la famille d’une main de fer. Et, une requête royale ne se refuse pas… à moins de souhaiter perdre la tête. Sa découverte du monde commence, très loin de ce qu’elle imaginait. La cour est pleine de danger, de rumeurs et de règles qu’elle ne maîtrise pas. Mais sa plus grande erreur est de succomber au regard aussi noir que la nuit de lord Thadeus Blackmorgan.»

Mon avis : Il y a deux mois, je découvrais avec vous l’univers sombre, gothique et émouvant de Georgia Caldera. Un univers pour lequel j’avais complètement fondu et ce, très rapidement. Un univers qui, en plus de m’avoir toucher profondément, m’avait transporté dans des univers incroyables. La série des Larmes Rouges, a été un très très gros coup de coeur pour cette année. J’ai donc décidé de continuer sur ma lancée, et de lire d’autres romans écrits par l’auteur, c’est donc avec Victorian Fantasy que je poursuis mon escapade dans son univers. Autant le dire de suite, j’ai beaucoup apprécié ce roman, que j’ai dévoré d’ailleurs et ceux pour pleins de raisons. Il y a malgré tout quelques petites zones d’ombres, dont je parlerai dans cette chronique, qui sont bien rapidement oubliée tant l’histoire nous transporte.

Andraste est une jeune sorcière vivant enfermée dans une prison dorée depuis sa plus tendre enfance. Elle vit recluse et cachée du reste de la population. Un jour, alors qu’elle est désespérément en quête de liberté, elle reçoit une convocation de la part de la Reine Victoria afin de prendre part aux exercices visant à entraîner les meilleurs sorciers, nécromanciens, sorcellereurs du royaume. En ces temps de troubles, les armées auront besoin des meilleurs dans ses rangs. Après avoir surement fait une des plus grosses bêtises de sa vie, la jeune femme va commencer un jeu, plus que malsain, avec le fils du Duc, Thadeus Blackmorgan, mais les enjeux pourraient bien être plus dangereux que tout ce qu’elle aurait pu imaginer.

Déjà, dans un premier temps, c’est l’univers qui m’a surprise. Je suis une très grande fan de l’époque victorienne, honnêtement, il s’agit de l’un de mes époques préférées pour ce mélange de faste, de remise en question humaniste, artistique. C’est dans ces conditions que prend place cette histoire, un univers différent du nôtres. Je ne connaissais pas réellement les lois du Steampunk, c’est d’ailleurs la première fois que je lis un roman de ce genre, du coup je n’avais aucune attente particulière j’ai pu me plonger tout naturellement dans ce livre, sans aprioris.

Nous entrons doucement mais surement dans l’intrigue, le livre souffre de quelques petites longueurs au début du roman, ça ne m’a cependant pas posé de problème, malgré cette longue entrée en matière, l’histoire autour des personnages reste très agréable à lire, la vie de cour, celle d’Andraste et des autres personnages comme Thadeus qui donnent voix au roman. Il faut cependant attendre les 300 premières pages avant qu’il n’y ait réellement du mouvement dans l’intrigue. Passé ce cap, j’ai dévoré les 250 dernières pages avec une voracité assez impressionnante (bref en une soirée quoi).

J’ai trouvé très intéressant de traiter l’aspect cours à la cour, mais je trouve particulièrement dommage qu’il n’ait pas été approfondi. Au final, il ne devient qu’un support à la romance alors qu’il aurait pu être un véritable plus dans l’intrigue. De plus, j’ai eu un peu de mal avec certains aspects de la première partie du roman, notamment, la raison de la présence d’Andraste au château qui n’est presque pas évoqué, tout le mystère autour d’Andraste et des Elues de la Nuit, qui je trouve manque aussi de corps et pour finir, les histoires de malédictions. Même si, certains de ces points trouvent leurs réponses à la fin du roman, je les trouve pas assez poussés et exploités par rapport au potentiel qu’ils pouvaient avoir.

Du coup, c’est une histoire pleine de potentiel mais qui a du mal à tenir ses promesses. Disons plutôt que l’histoire manque à être poussée et recherchée. L’univers est incroyable, l’ère victorienne, le fantastique et la métamagie, cela m’a vraiment intrigué dès le début.

Du côté des personnages, je suis tant mitigée que conquise. J’ai aimé leurs différences, leurs caractères, leurs côtés vraiment atypiques. Cependant, j’aurai adoré leur donner un certain nombre de claques tant ils m’ont exaspérés. Le couple est insolite, mal assorti et c’est ce qui leur donne leur charme. Leur relation est aussi très clairement malsaine, cette manière qu’ils ont de se tourner autour à coups de « je t’aime moi non plus », de chantages et marchés en tout genre est parfois dérangeante.

Andraste est la véritable aristocrate pourrie gâtée et capricieuse, qui souffre d’un besoin de liberté tellement important qu’une fois qu’elle en a un petit aperçu, elle perd pied et fait n’importe quoi. On peut lui allouer certaines circonstances atténuantes quand on voit dans quelles conditions elle a vécu toute sa vie, mais elle reste quand même très puérille.

Thadeus est grossier, rustre, colérique, possessif et j’en passe. Il n’a tellement pas l’habitude qu’on lui résiste qu’il est près a user de tous les stratagèmes possible pour posséder Andraste. De la même manière, c’est un personnage brisé qui nous est offert, mais est-ce que ça excuse tout ?

Les personnages sont finalement semblables, tous deux brisés dans leur enfance, avec des responsabilités beaucoup trop importantes pour eux.

Ce que j’ai admiré en premier lieu chez Georgia Caldera c’est sa plume incroyable. Une plume que j’aime tout autant dans ce roman. J’ai retrouvé les belles phrases qui m’avaient tant plu dans Les Larmes Rouges, cette manière de créer un univers complètement nouveau et de nous transporter dans un monde fait de magie et d’émotion pour notre plus grand bonheur.

Je trouve que l’idée de passer de personnages en personnages au fils des chapitres est une excellente idée, cela nous permet de mieux comprendre les points de vues de chacun des héros.

En résumé : c’est une lecture que j’ai beaucoup apprécié malgré ces petits défauts, une lecture qui m’a transporté dans un style que je ne connaissais pas du tout, et qui, du reste m’a beaucoup plus. L’histoire m’a intrigué et les personnages désespérés à tel point que j’ai envie de connaitre la suite de leurs aventures. En attendant la sortie du deuxième tome qui promet de bien belles choses quand on voit la fin du premier tome…


Ma note : 15/20


Les points positifs : l’univers et la plume de l’auteur

Les points négatifs : des longueurs et des points que je trouve pas assez exploités.

Voilà pour cette chronique, j’espère qu’elle vous aura plus.

N’hésitez pas à me faire part de vos sentiments sur le roman :)