Titre et auteur : Le Silence des bombesde Jason Hewitt
Date de publication : 02/09/15
Nb pages : 420
Résumé :
Juillet 1940. La petite Lydia, 11 ans, traverse un village du Suffolk. Elle porte un masque à gaz. Les magasins sont fermés, les maisons vides, les fenêtres condamnées. Lydia coupe à travers champs et arrive bientôt devant une grande demeure. C'est là qu'elle a grandi. La fillette espère y retrouver sa famille, mais la maison est déserte. Plus tard, dans la nuit, un soldat portant un fusil et un uniforme anglais pénètre dans la maison. Avec un étrange accent, il lui explique qu'il ne lui fera pas de mal, mais qu'elle ne doit pas quitter les lieux et qu'elle doit obéir à certaines règles... Dit-il la vérité ? Que cherche-t-il ? Pourquoi lui semble-t-il aussi familier ? Et surtout, comment connaît-il le nom de Lydia ? J'ai beaucoup aimé Le silence des bombes, particulièrement pour son écriture délicate.Ce roman est presque scindé en deux parties. D'un côté nous sommes en compagnie d'un soldat allemand, Heiden, qui se remémore avec souffrance les épisodes de son vécu militaire et sentimental, et d'un autre, nous accompagnons Lydia, petite fille de onze ans qui cherche désespérément à comprendre qui est cet homme qui remplace ses parents dans sa maison déserte.
J'ai été très sensible à l'écriture de cette histoire. Je trouve que Jason Hewitt a une plume particulièrement poétique, élégante et mystérieuse. Chaque événement, chaque souvenir est retranscrit avec finesse et le mot qui me vient directement à l'esprit en pensant à la narration de ce récit est " délicat ". J'apprécie lire des textes soigneusement formulés comme celui-ci et je pense que l'on peut féliciter le travail du traducteur qui offre une version française très agréable.
Concernant l'histoire en elle-même, j'avoue avoir mis du temps à être totalement immergée. Le début du livre est long. On a du mal à se repérer, on se demande qui est qui, la séparation entre présent et souvenirs est confuse. L'entrée en matière est assez difficile et lente en somme. En revanche, une fois que l'on comprend la manière dont la narration se déroule, l'immersion dans le récit est directe et intense.
J'ai adoré. On passe de sentiment en sentiment, de découverte en découverte. La curiosité, à son comble au commencement, est de plus en plus satisfaite au fur et à mesure, et ce jusqu'à la toute fin du livre. On s'attache aux personnages, à tous les personnages d'ailleurs -pas seulement Lydia et Heiden. Les émotions se succèdent et j'avoue m'être repositionnée plusieurs fois par rapport à mes sentiments vis-à-vis de quelques personnages. Comprendre certains comportements en temps de guerre est difficile et parfois impossible. Les interactions entre Lydia et Heiden, quant à elles, sont vraiment très intéressantes.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère pesante qu'établit l'auteur. On a réellement l'impression d'être en Angleterre, en pleine guerre mondiale, en proie à l'inquiétude. Le fait d'avoir une narration un peu distante quelque part, permet l'instauration d'une espèce de flou inquiétant. Tout n'est qu'incertitude à un certain point du récit.
En définitive, j'ai aimé lire Le silence des bombes qui offre une vision de la seconde guerre mondiale vraiment innovante. L'écriture est très agréable et bien que le début soit long à se mettre en place, tout le reste du récit est sincèrement poignant. Un livre que je conseille très largement !