Les oreilles de Buster de M. Ernestam

Contemporaine.

Exemplaire publié en 2013,

aux éditions Actes Sud,

Collection Babel.

476 pages.

coup de coeur

Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi ta cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée. Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime. Un délicieux mélange de candeur et de perversion.

Source: Externe

La couverture des éditions Gaïa est tellement magnifique que j'ai immédiatement voulu en savoir plus sur ce livre...

Je me suis lancée dans ce récit sans vraiment à quoi m'attendre.

J'ai adoré trouver une écriture poétique vraiment très belle, douce et calme malgré des passages parfois révoltants. Habituée aux thrillers, ça fait du bien parfois de se replonger dans un contemporain qui ne fait que parler de la vie.

La construction du journal intime est maîtrisée mais pas ennuyante car l'on navigue entre passé et présent.

Évidemment, l'histoire est telle que l'on s'attache à Eva. Tout d'abord parce que c'est elle-même qui nous raconte son histoire avec ses propres sentiments mais aussi car on devine, au fil des pages, une vie qui n'a pas été de tout repos.

Cependant, les personnages secondaires du présent sont tout aussi attachants, tandis que ceux du passé nous donnent envie de crier à l'injustice tellement ils sont horripilants.

Il n'y a pas réellement d'intrigue, mise à part la vengeance d'Eva sur sa mère qui est annoncée dès le départ. Néanmoins, ce journal intime est passionnant grâce à l'écriture de l'héroïne qui revient sur son enfance et son adolescence du haut de ses 56 ans. Le ton est souvent cynique mais les mots sont émouvants.

Je n'aurais jamais deviné la signification du titre, et pourtant il fait partie des paradoxes de ce roman : la compassion que l'on se surprend à avoir pour Eva qui n'est pourtant pas si innocente que ça malgré les circonstances atténuantes. On cautionne des actions inconcevables sous couvert de la souffrance qu'elle endure jour après jour à cause de sa mère et je pense que c'est exactement ça qui fait que ce roman est vraiment très bon !

Petit plus supplémentaire : à travers sa vie, Eva nous permet également d'aborder de nombreux sujets tels que la vieillesse et l'abandon ainsi que les différents aspects de l'amour et la souffrance qu'ils apportent.

En bref, c'est une lecture surprenante par son impact psychologique sur le lecteur : la subjectivité de l'histoire biaise complètement ses sentiments envers les différents personnages. C'est très réussi et c'est à découvrir !

Ce roman me permet de participer à LC organisée sur Livraddict

et au challenge gourmand, le vin : «J'ai également aperçu quelques bouteilles de vin.»

Source: Externe

Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur

Fiche Babelio de l'auteur – Site des éditions Actes Sud

  

Source: Externe

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