Dans la série "une héroïne avec de sérieux problèmes psychologiques" je voudrais la reine. Ne quittez plus, je vous présente Scarlet Witch, qui bénéficie de l'effet All-New All-Different, avec un titre en solo écrit pour démarrer par James Robinson. Elle a fait partie de la Confrérie des Mauvais Mutants, a presque éradiqué le génome mutant avec ses sortilèges imprudents, mais elle reste encore et toujours un membre des Avengers. Wanda, on t'aime bien, mais cette fois, essaie de ne pas perdre tes nerfs, s'il te plaît. Même si les équipes créatives vont se succéder à mesure que passeront les numéros (une curieuse décision artistique, on est en plein dans l'expérimentation), on a envie de lire ce titre qui est plein d'un potentiel encore inexploré, comme les pouvoirs de la protagoniste, finalement. Sauf que passé l'effet mirobolant des superbes couvertures (variant et regular) la décision s'installe plutôt rapidement. Tout d'abord, la trame est assez convenue. On y apprend qu'une série de meurtres étranges frappe New-York. Le dernier en date dans un restaurant. Ces délits se présentent sous la forme d'accès de violence et l'assassin n'a aucun souvenir de sa conduite déplorable passé le geste. Bref, de la sorcellerie, une histoire de possession, avec en parallèle une curieuse nouvelle : quelqu'un assassine également tous les chats de la ville, ce qui là aussi incite à évoquer des histoires glauques de sorcellerie. Robinson donne à l'ensemble de faux airs de polars, et glisse au fur et à mesure dans une atmosphère étouffante, avec un récit très centré autour de la Sorcière Rouge, qui ne la quitte pas, l'accompagne partout, pas à pas, et en oublie de respirer, de se donner de l'air. Ce sont finalement les moments d'intimité, quand Wanda dialogue avec le spectre (ou bien elle délire, allez savoir) d'Agatha Harkness (ancienne mentor et sorcière émérite) et quand elle panse ses blessures et coquards au saut du lit, qu'elle apparaît fragile, seule, profonde, en gros intéressante. Le reste du temps, l'histoire est banale et n'a rien qui puisse nous donner envie de sursauter. Le pire est que les dessins de Vanessa R. Del Rey sont globalement moches. Les visages apparaissent disgracieux, la mise en couleur de Jordie Bellaire abuse du rouge et noir, des ombres et des reflets écarlates de l'héroïne pour rattraper le tout, mais c'est peine perdue. Certains faciès confinent au grotesque, à la caricature, certaines poses laissent deviner des prétentions arty qui paraîtront pour beaucoup de la négligence. Ce n'est pas très beau, je vous le concède. La question final, pour définitivement enterrer le dossier est la suivante : A quoi sert donc cette série, et vers quels horizons souhaite t-elle se diriger? Je n'ai pas la réponse entre les mains, juste ce numéro un frustrant, qui sonne creux, et déçoit les hautes espérances qu'avaient fait naître les promesses inoculées par Marvel. Un mauvais tour de passe-passe.
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