Deux monstres de l'univers Marvel s'affrontent, en utilisant des héros comme soldats. La récompense de ce concours : le pouvoir absolu ! Al Ewing et Paco Medina adaptent un jeu vidéo en comics, mais ce n'était pas nécessaire...
On n'a pas vraiment parlé de ce titre depuis son lancement, hormis Noisybear qui n'avait pas apprécié le prologue. J'ai voulu rattraper ce manque, en lisant les trois premiers numéros, et j'ai eu beaucoup de mal. Je n'irai pas plus loin, et je vais profiter de ce troisième chapitre pour faire un bilan global de ce qui ne va pas.
Adapté d'un jeu vidéo dont on avait parlé ici, le titre part d'un principe simple : sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, ou même où, deux grands "joueurs" de l'univers Marvel décident d'aller chercher des héros dans différentes dimensions, pour les faire s'affronter dans une arène. Chaque épisode consiste en un combat et un peu d'intrigues entre les deux chefs d'équipe, et voilà.
Sauf que ça ne marche absolument pas, et qu'on s'ennuie énormément. Vu qu'on a des personnages de plein de dimensions, Al Ewing peut se faire plaisir en cherchant des personnages variés, et cet aspect là est chouette, mais ça ne sert à rien. Passé le plaisir de revoir la version "vintage" du Sentry, ou même le débilissime Punisher 2099, on retrouve des personnages plus ou moins connus dont on se fiche complètement. On voit par exemple Iron Man apparemment mourir, mais on sait qu'il est intouchable, ou que ce n'est pas celui de l'univers classique. Du coup, il n'y a aucun enjeu, les héros sont interchangeables et génériques, et on s'ennuie.
Par exemple, une héroïne française, Guillotine, ressemble étrangement à Black Knight : une épée ancestrale, transmise depuis des siècles, qui donne des pouvoirs mais rend aussi violent : on parle là aussi bien de Guillotine que du Chevalier Noir. Aucun intérêt donc à ce personnage, alors qu'elle est extrêmement mise en avant. On a aussi le clone du Punisher en version britannique, parce que pourquoi pas, sauf qu'on ne le connait pas, et qu'on nous le balance sans explication. Ce ne sont que deux exemples, mais il y en a d'autres sur les "seulement" trois numéros de la série...
Ajoutez en plus des dialogues consternants durant les combats, ou des héros qui acceptent de se massacrer sans trop demander pourquoi, et vous avez l'ennui dans l'arène. En coulisses ce n'est pas forcément mieux, avec des machinations qui s'empilent sur des machinations entre les deux leaders, et un enjeu complètement vide et absurde : le fameux Iso-8, la monnaie des jeux mobiles Marvel. Parce que tant qu'à écrire un mauvais titre, autant prendre une mauvaise inspiration.
Enfin, je ne vais pas plus m'attarder sur les dessins de Paco Medina, que je n'aime en général pas. C'est toujours propre, mais sans grande inventivité. Très carré, l'artiste ne se donne jamais les moyens d'aller à fond dans les concepts, et propose quelque chose de joli, mais pas assez pour sauver le script vide d'Ewing.
Contest of Champions #3
Marvel Comics * Par Al Ewing & Paco Medina * $3.99
Allez, on oublie tout ça, et on pardonne cette erreur de parcours d'Al Ewing, qui nous a habitué à bien mieux. Lisez plutôt , ou le dos de la boite de corn-flakes, ça vaudra mieux.