Depuis quelques années maintenant, l’érotisme revient en force dans les romans surtout depuis 50 shades et Crossfire. Quand Onee en a parlé sur son blog, je me suis dit qu’il fallait que je tente car le résumé me faisait penser plus à un roman dans la veine Histoire d’O et L’Amant de Lady Chatterley que des New Adult bourrés de scènes hot en veux-tu en voilà (dont certains ont vraiment bien malgré tout).
Et ma copinaute Booky Boop a lancé le mois scandinave qui se termine … aujourd’hui. N’ayant pas beaucoup de temps avec les études, j’ai choisi un seul et unique roman dont je vous parle maintenant.
C’est quoi le pitch Holly ?
Peut-être n’est-ce rien d’autre que lui, ce meneur de chiens rustre et glaçant, qu’elle est venue chercher dans ce chalet perdu au milieu du Grand Nord. Cet homme aux mains violentes et au désir brut, presque bestial, qui la fait trembler sous sa fièvre en fendant son corps de plaisir. Mais à force de passion et de soumission, le rapport de force s’intensifie entre les deux amants. Jusqu’au jour où l’un d’eux doit sauver sa peau…
On en pense quoi ?
Bah … c’est pas si mauvais que ça en fait. On entre dans le vif du sujet avec les personnages.
Une héroïne sans nom, Elle, une femme dont on ne sait rien, juste ce qu’elle fait au jour le jour et dont le passé est à peine sous-entendu. Un peu comme Marc Lévy dans certains de ses romans qui ne décrit pas ses personnages. Elle habite chez un homme rustre et sans nom lui aussi dont la vie tourne autour de … ses chiens de traineau. Leur relation, amoureuse ou pas, n’est pas clairement définie. On sait juste que cette brute la fascine complètement et qu’elle fait l’amour avec lui mais sans véritables sentiments, c’est … bestial entre eux. En revanche, elle est payée pour l’aider avec ses chiens. Point. On ignore s’il y a un contrat entre eux ou un truc du genre. Ils sont tous les deux dans un chalet dans la montagne avec des chiens et ils se sautent dessus dès que l’envie leur prend (et oui, ils font ça à peu près partout et rarement dans un lit.)
Au contact de cet homme qui semble ne pas avoir de cœur, Elle s’endurcit et se forge un caractère bien solide pour survivre. Mais elle pense sans cesse aux autres qui sont passées avant elle et dont certaines choses sont encore présentes dans la maison. Elle essaie de comprendre pourquoi il aime plus ses chiens que les humains. Alors elle va chercher à bien s’intégrer dans sa vie pour y trouver une étincelle d’humanité. Mais … peine perdue. Il n’a rien d’un homme, tout de l’animal. Et si pour s’en sortir elle doit faire comme si elle était elle aussi un animal ? Bref … elle va devoir sauver sa peau et sortir de ce cercle infernal si elle veut être réellement heureuse.
Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis aperçue qu’il n’y a pas que l’homme qui a un problème, elle aussi en a un. Il faudra attendre l’arrivée d’un autre personnage dans leur « monde » pour découvrir ce qu’elle est vraiment et ce que cette expérience auprès de cet homme a créé en elle.
Au delà de ça, la plume de l’auteur est très belle et subtile rien que du fait de mêler l’homme à ses chiens, dans l’idée qu’il n’y a aucun rempart entre l’humanité et la bestialité. L’érotisme est là par petite touche, savamment dosé pour ne pas non plus sombrer dans le cliché genre Christian Grey et son contrat spécial pour soumise. Pour finir, la Scandinavie est là en toile de fond et même si on la voit très peu, on la devine.
Conclusion
Un roman certes étrange par moment, spécial aussi mais excellent de part un soupçon d’érotisme mêlé à de la bestialité et de l’humanité qui sont parfois à la limite de ne former plus qu’un. La relation entre un homme et une femme n’est plus communicatif, il devient instinctif, comme les chiens. Et surtout la grande question est … peut-on vivre ainsi ? Ou bien faut-il être prêt à tout pour s’en sortir ? En tout cas, Anne B. Ragde propose une possibilité. A lire absolument !