Le Cheval d’orgueil (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Le Cheval d’orgueil »

Scénario de Bertrand Galic, dessin et couleurs de Marc Lizano,

Public conseillé : Adultes et adolescents,

Style : Récit autobiographique, Adaptation littéraire du roman éponyme de Pierre-Jakez Hélias,
Paru aux éditions Soleil, le 16 décembre 2015, 136 pages, 17.95 euros
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L’Histoire

1920, petit village de Pouldreuzic, en pays Bigouden. Petit Pierre, fils de paysans pauvres, passe du temps avec son grand-père. Ce dernier lui raconte le mariage de ses parents, la bagarre des gars des deux villages, et un an plus tard sa venue au monde.
Août 1918, Le père de Petit Pierre est réquisitionné pour partir au front, laissant derrière lui, femme et enfant…

Le principe

“Le cheval d’orgueil“ est paru dans la collection “Noctambule”, qui s’est donné comme but d’être “la passerelle entre littérature et bande dessinée”. Précédemment, cette collection a donné le jour a de très beaux albums récompensés par le lectorat et la critique (“A bord de l’étoile Matutine”, “Le loup des mers” et “Hommes à la mer” par Riff Reb’s ; “Le jardin de minuit” par Edith ; “Mobydic” par Jouvray et Alary ; “Léonard et Salaï” par Lacombre et Echegoyen…).
Avec cette adaptation, Marc Lizano (au dessin) et Bertrand Galic (scénario) s’attaquent à une oeuvre d’importance. Accueilli par plus de 2 millions de lecteurs en France et 500.000 à l’étranger, adapté au cinéma, ce livre de Pierre Jakez Helias, paru en 1975 dans la collection “Terre Humaine” des éditions Pion, est un récit autobiographique autant d’ethnologique.
Il y raconte son enfance, ballotté entre la culture bretonne et celle de l’école de la république française.
C’est un témoignage authentique et poétique sur une famille de paysans, au tournant de la 1ere guerre mondiale. Véritable récit sur la transmission, sans intrigue, il brille par son authenticité.
Autant dire que la pression a du être forte pour les deux auteurs quand ils se sont attaqués à un tel roman…

Ce que j’en pense

Dès les premiers chapitres, je me suis plongé dans cette adaptation. J’ai adoré suivre petit Pierre dans sa vie quotidienne, son apprentissage, ses jeux, les histoires de ses aînés… Cette adaptation est plus simple (136 pages “seulement”, un récit chronologique), mais on y retrouve tout le sel du roman d’origine.
Autour des personnages, on découvre les “contours” d’une culture régionale encrée dans son terroir. Marc Lizano et Bertrand Galic se sont sérieusement documentés pour faire aboutir cet album et ça se sent. Habits, décors, traditions, façon de parler, ce n’est pas pour rien s’ils ont reçu l’aval des ayants-droits…
Cet album pose un regard simple, sans préjugés, ni jugement, sur la vie des bretons au tournant de la première guerre. C’est aussi un témoignage vibrant sur la grande révolution sociale de l’époque. Avec la centralisation, la France veut faire disparaître les “régionalismes” et l’impose par la force. Petit Pierre se retrouve à l’école de la République où il est “interdiction de parler breton et de cracher par terre”. ça en dit long sur les préjugés…
Avec ce “Cheval d’orgeuil”, Bertrand Galic, dont c’est le premier album, nous emmène loin des sentiers battus dans une histoire toute simple et universelle.

Au dessin, Marc Lizano, l’auteur de “L’Enfant Cachée” et de “La Petite Famille” nous offre son dessin “enfantin à grosses têtes”. Pas évident comme choix pour ce véritable documentaire humain. Et pourtant, cela ne m’a pas gêné. Au contraire même, le dessin semble faire parti de la vision “enfantine” de petit Pierre… Et puis, comme avec “L’Enfant cachée”, le dessin de Lizano permettra sans doute aux plus jeunes de s’y intéresser. C’est bien, non ?

Alors, cette adaptation est-elle réussie ? A mon goût, oui ! On y retrouve l’idée de Pierre Jakez Hélias : un documentaire autobiographique touchant, qui traite de la transmission. C’est simple, c’est beau.

Pour en savoir plus, aller donc faire un tour sur le site officiel.

Psst, cet album a aussi été chroniqué par Hervé du « temps de livres« .



Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez « Un Amour de BD » cette semaine. Allez donc faire un tour…

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