Contemporaine.
Exemplaire publié en 2013,
aux éditions 10/18.
448 pages.
Alaska, 1920. Pour Mabel et Jack, venir s’installer dans ces contrées sauvages représentait à la fois un nouveau départ et leur dernière chance. Depuis la mort de leur bébé des années auparavant, leur douleur les avait isolés des autres et avait entamé petit à petit leur amour. Mais créer un foyer au milieu de cette immensité n’est pas simple, et tandis que Jack s’échine toute la journée aux champs, Mabel dépérit de solitude et de chagrin. Et puis, dans un moment d’insouciance, aux premiers jours de l’hiver, le couple sculpte une petite fille de neige. Le lendemain, ils la retrouvent fondue, les moufles et l’écharpe que Mabel lui avait enfilées, et de petites empreintes de pas partent en direction de la forêt. A compter de ce jour, Mabel et Jack surprennent de temps en temps une petite fille près de leur cabane. Qui est-elle ? Que fait-elle dans la forêt avec son renard roux aussi farouche qu’elle ? Hallucination ? Miracle ? Et si cette fillette était la clé d’un miracle qu’ils n’attendaient plus ?
Ce titre a été une totale découverte mais le résumé me semblait parfait pour le mois de décembre.
Le style de l'auteure est très agréable à lire : c'est fluide et les descriptions des paysages de l'Alaska nous font rêver malgré la rudesse du mode de vie que cela entraîne.
Le contexte historique des années 1920 n'est quasiment pas utilisé dans ce roman mais je n'ai pas trouvé cela dérangeant puisque de toute façon les personnages sont coupés du monde.
Certains passages que l'on pourrait qualifier de flash-backs sont un peu compliqués à comprendre car il n'y a pas d'indication précise pour nous avertir mais dans l'ensemble, l'histoire est simple à suivre.
L'ensemble des personnages m'a touché, même si j'ai un petit faible pour Jack et les voisins qu'ils vont découvrir assez vite dans le récit. Ils m'ont paru très humains, crédibles face à la situation présente. Ils ont réussi à m'attendrir, à me faire sourire ou à m'émouvoir selon les passages.
J'ai tout de même un bémol concernant Mabel qui m'a exaspéré une bonne partie du moment même sil elle a réussi à se rattraper sur la fin. Au départ, elle se plaint constamment d'être isolée, que Jack soit distant et que les voisins la voient comme une bourgeoise en quête de nouveautés... mais c'est elle qui provoque tout ça en se repliant sur elle-même sans jamais regarder plus loin que ses problèmes personnels alors qu'elle est responsable de ce déménagement au milieu de nul part.
L'histoire est très belle et poétique. Certains passages sont presque féeriques, notamment lorsqu'on s'éloigne un peu de la maison de Jack et Mabel et que l'on s'enfonce dans la forêt avec la fameuse petite fille de l'hiver.
Le lien avec le conte dont Mabel se souvient est bien mené jusqu'au bout et permet de faire régner une atmosphère magique malgré les scènes plus tristes ou terre à terre.
J'ai beaucoup aimé le fait qu'il y ait beaucoup d'ellipses pour que l'on puisse voir évoluer les différents personnages sur plusieurs années.
Le dénouement est très émouvant mais pour moi l'épilogue gâche tout... je ne le trouve pas indispensable, j'aurais préféré que l'on en reste au dernier chapitre et la beauté de ces dernières scènes. Finalement, je pense que l'auteure a voulu nous laisser avec une happy-end mais je trouve ça dommage.
En bref, c'est un très beau roman et surtout un magnifique premier roman ! Une sorte de conte pour adulte qui saura émouvoir et faire rêver, parfait pour les fêtes de fin d'année.
Ce roman a été lu à l'occasion du club de lecture Book'in'osaure de décembre 2015.
Il me permet de participer au Mois des Lectrices de décembre : Lire un livre de Noël.
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
Site de l'auteur – Site des éditions 10/18