Garder le meilleur pour la fin (de l'année): Sophie Daull en catégorie premier roman

Garder le meilleur pour la fin (de l'année): Sophie Daull en catégorie premier romanIl y a des livres dont on aimerait se contenter de dire: prenez-le, lisez-le et voyez comme vous l'aimez. Le premier roman de Sophie Daull, "Camille, mon envolée" (Philippe Rey, 186 pages) est de ceux-là. Un texte bouleversant, une mère se remémore le décès inopiné de sa fille de seize ans, emportée en quatre jours, mais d'une telle force et d'une telle lumière qu'il ne donne pas envie de pleurer. Ou alors sur soi, en se disant qu'on ne sera jamais à la hauteur de cette femme-là. Ou de son mari. C'est un livre de survie, d'amour, de souvenirs, de questions. Il ne mégote pas sur l'humour malgré le drame qu'il relate simplement au fil des souvenirs que la mémoire rappelle. Un "tombeau" sublime mettant en lumière des êtres de chair et de sang, d'émotions et de force.

Garder le meilleur pour la fin (de l'année): Sophie Daull en catégorie premier roman

Sophie Daull.

Ce roman, je l'ai lu début septembre, je l'avoue. Il m'a subjuguée. Mais comment partager ces émotions si intimes, celles de l'auteure devant son drame, les miennes devant son texte? Déjà alors, l'envie de conseiller le livre comme ça, en brut, sans l'artifice de mes mots. La peur de passer en dessous, à côté, la peur de mal dire, de ne pas assez dire ou trop. J'ai attendu l'inspiration. J'ai recommencé cette note cent fois pour finalement décider de l'abandonner et me contenter de dire: "Camille, mon envolée", prenez-le, lisez-le, ressentez-le.
J'en glisse juste quelques éléments, tant ça me paraît réducteur. Camille, enfant unique de seize ans, à qui tout souriait, a été emportée à la veille de Noël par une fièvre qu'aucun médecin n'a comprise. Le livre a la forme d'un double journal un peu décalé dans le temps, adressé à Camille: le premier débute une semaine après son enterrement et relate les événements qui se déroulent dans la famille, le second commence avec la dernière soirée de Camille et consigne sa douloureuse et brutale extinction jusqu'à la remise des résultats des derniers examens. C'est la mère qui tient la plume mais toute la famille est autour d'elle et de son envolée.