J’y ai retrouvé l’atmosphère et les ingrédients qui m’avaient tant plu dans le premier tome. Les personnages évoluent, surtout Bérénilde, de même que la relation entre l’insondable Thorn et Ophélie dont la personnalité s’affirme de plus en plus face à l’adversité. Et des adversaires, cela ne manque pas à la cour de Farouk. La demoiselle ayant été désignée d’office Liseuse de ce grand Seigneur (qu’il est terrifiant, brrrr…), elle va bien évidemment se faire quelques ennemis parmi les courtisans tandis que, de son côté, Thorn prend des décisions certes très courages mais guère populaires. Bref, c’est le couple à abattre dans la Citacielle. Comme si cela ne suffisait pas, des personnalités disparaissent sans laisser de traces, y compris ce coquin d’Archibald, qui est bien plus sympathique qu’il n’y parait. Voilà Ophélie obligée de jouer les Sherlock Holmes, épaulée par la tante Roseline et son ex-compagnon d’infortune, Renard.
Pendant ce temps, le Livre de Farouk livre peu à peu ses secrets…
Complots, intrigues, morts subites, disparitions, sacrifices, agressions en tout genre sont heureusement contrebalancés par des passages plein d’humour et cette romantique histoire d’amour qui s’ébauche entre Thorn et Ophélie.
Christelle Dabos n’a pas démérité avec cette suite. Elle nous offre un monde coloré, inventif, original, plein d’aventures extraordinaires, de personnages attachants, parsemé de saines réflexions, de vérités à peine déguisées. On s’amuse, on s’enchante, on réfléchit, que demander de plus ?
J’admire Christelle Dabos pour sa capacité à créer un tel livre. Il m’a suffi que je tourne la première page pour être complètement happée et indifférente au monde extérieur. Lue à la vitesse de l’éclair, cette belle histoire se clôt sur un moment d’émotion et un terrible suspense. Comment faire pour attendre patiemment le tome 3 ?
– Je vous donne rendez-vous. Un rendez-vous officiel, de futur mari à future épouse. Vous me recevez toujours ?
– Oui, oui, je vous reçois, bredouilla-t-elle. Mais enfin, pourquoi nous voir ? Je viens de vous dire…
– Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’être ennemis, trancha Thorn. Vous me compliquez la vie avec votre rancœur, nous devons impérativement nous réconcilier. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans le gynécée : retrouvez-moi à l’intendance, insultez-moi, giflez-moi, cassez-moi une assiette sur la tête si ça vous chante, et puis n’en parlons plus. Votre jour sera le mien. Ce jeudi m’arrangerait. Disons… (Il y eut, dans le cornet acoustique, un bruit de pages tournées à la hâte.) Entre onze heures trente et midi. Je vous note sur mon emploi du temps ?
Suffoquée, Ophélie raccrocha le combiné avec autant de colère que si elle l’avait abattu sur le crâne de Thorn.