La petite barbare – Astrid Manfredi

Par Celine72 @Celine_UDL

Merci à Entre les Pages !

Éditions Belfond (2015) – 153 pages

Mot de l’éditeur :

En détention on l’appelle la Petite Barbare ; elle a vingt ans et a grandi dans l’abattoir bétonné de la banlieue. L’irréparable, elle l’a commis en détournant les yeux . Elle est belle, elle aime les talons aiguilles et les robes qui brillent, les shots de vodka et les livres pour échapper à l’ennui. Avant, les hommes tombaient comme des mouches et elle avait de l’argent facile. En prison, elle écrit le parcours d’exclusion et sa rage de survivre, et tente un pas de côté. Comment s’émanciper de la violence sans horizon qui l’a menée jusqu’ici ? Peut-elle rêver d’autres rencontres ? Et si la littérature pouvait encore restaurer la dignité ? Subversive et sulfureuse, amorale et crue, La Petite Barbare est un bâton de dynamite rentré dans la peau d’une société du néant.

Mon avis :

Tout d’abord je dois dire qu’en lisant les toutes premières pages, j’avais la crainte de ne pas accrocher à l’écriture d’Astrid Manfredi, pourtant plus j’avançais dans le récit et plus j’ai aimé son style. Certes, elle utilise un langage très cru, mais cela colle parfaitement bien au décor et à la psychologie de l’héroïne. Cette dernière est une jeune femme de banlieue purgeant une peine de prison pour complicité de meurtre, néanmoins c’est une personne qui aime lire et qui rêve d’un amant indochinois comme celui de Marguerite Duras.
De plus, à travers les souvenirs de la petite barbare, l’ambiance de la cité nous est bien retranscrite par son langage vulgaire et le besoin qu’on les jeunes de s’en sortir, quitte à passer par la drogue et par la prostitution.
Pour conclure, je trouve que pour un premier roman, l’auteure a fait fort avec ce récit très vif, le ton est donné, et elle a su mêler un peu de poésie à la vulgarité, donnant ainsi quelque chose d’unique en son genre. Bref, c’est une lecture troublante et marquante !

La solitude n’épargne aucune caste, ni la fille d’en bas ni les bourgeoises ou les intellos juchées sur compensées qui tanguent après un verre de trop.

Des gens qu’on parque sans une thune dans des endroits sans un arbre, il ne peut pas leur pousser des ailes.

Sa mère, on ne l’abandonne jamais complètement même quand elle est à la ramasse dans les rues et que ses beaux cheveux brillants ont fini par ressembler à un balai-brosse.

Écrire c’est réel, même si c’est un rêve et qu’on peut en crever tellement on rêve.

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