La collection Marvel Dark ayant pour politique de présenter des récits sombres et mettant en scène des anti-héros ou des vilains assez effrayant, il est logique que les origines de Thanos y figurent elles-aussi. Sortie la semaine prochaine chez Panini. de quoi s'agit-il, au juste?
Thanos, de la plus tendre enfance jusqu'à nos jours. Tout ce que vous avez toujours pu rêver de savoir sur cette menace cosmique, sans jamais avoir osé le demander. C'est Jason Aaron qui vous livre les clés d'une enfance surprenante. Thanos est le fils du plus grand savant de Titan, la plus importante des lunes de Saturne, et dès sa naissance, il échappe de peu à une mort prématurée des mains de sa propre mère, qui a reconnu en lui un funeste présage pour l'univers. Notre grand vilain est de couleur violette, et ressemble à un petit monstre, par rapport à tous ses compagnons de jeu, mais il n'empêche, les autres l'acceptent tout de même, et il peut faire preuve d'une intelligence hors du commun, durant ses plus jeunes années. Paniqué à l'idée de voir du sang lors de simples séances de dissections éducatives, Thanos n'a rien d'un fou sanguinaire, mais l'existence peut se révéler cruelle. Certaines expériences vont peu à peu le faire évoluer vers le coté obscur de sa personnalité, comme par exemple voir les cadavres de ses amis dévorés par des reptiles, après l'effondrement d'une grotte, ou encore la fréquentation de pirates de l'espace, et de leurs méfaits quotidiens. Thanos ressent un vide au fond de lui, un gouffre qu'il ne parvient pas à combler. Personne ne l'aime vraiment, au sens des sentiments profonds, de l'amour vrai. Sauf peut être une mystérieuse amie qui encourage ses noirs penchants, et qui se comporte un peu comme une mauvaise conscience titillant le Titan à commettre le mal, à assumer le plaisir de l'interdit. Thanos a beau voyager dans le cosmos, répandre une progéniture nombreuse à travers de multiples races et planètes, sa destinée n'est pas de semer la vie, mais bel et bien la mort. Quand il réalise que la seule façon de séduire celle qui se dérobe à ses avances est de trucider jusqu'aux siens, Thanos ne se pose pas de question, et devient celui qu'il devait être, pour le malheur de la création toute entière.
Il est bien évident qu'un être de la complexité de Thanos se devait d'avoir une sorte de "biographie officielle" avant un événement comme Infinity, déflagration cosmique qui allait suivre de peu ce récit chez Marvel (et où Thanos allait jouer un rôle important, et nous laisser en héritage un fils dont on n'a pas encore fini d'entendre parler), et les prochains films des Avengers où il va avoir la vedette. Nous avions déjà pu récolter des pièces éparses à travers les 40 ans d'existence du personnage, le voyant tenter de détruire plus de la moitié de l'univers et devenir l'équivalent du Dieu absolu (Infinity Gauntlet), puis se raviser et endosser les habits d'un vieux sage un peu fou, du nihiliste assagi. Aaron nous présente un Thanos irrécupérable, car hanté par le vertige de la chute, dévoré par le néant, la non connaissance de soi, la recherche abyssale d'un sens à une vie passée à séduire la Mort. C'est particulièrement bien narré, cohérent, et pathétique dans le bon sens du terme. Simone Bianchi livre des planches fort belles pour magnifier le tout. Dommage que les couleurs soient un peu trop foncées et appuyées par moments, je serais vraiment surpris et ravi d'avoir une version noir et blanc de cette Ascension de Thanos, pour apprécier d'avantage le trait de l'italien, crépusculaire et torturé. Les 5 parties ont été réuni dans un même numéro de Marvel Universe, pour un prix dérisoire comparé à ce qu'ont du régler les américains pour la même saga, avant de connaître la publication dans la collection Marvel Dark, pour les amateurs de Bd à placer en librairie. Un très bon point pour Panini qui n'a pas tardé à nous la proposer, à un rapport qualité/prix admirable et penser ensuite aux collectionneurs avisés. Seul petit bémol, le personnage de Mentor, le père de Thanos (ici A'Lars) ne sort pas grandi de cette aventure, et semble aveuglé par un angélisme curieux. Le père de Thanos que nous connaissions depuis Starlin avait plus de sagesse et de charisme que ce pauvre géniteur brillant mais transparent devant l'adversité. Pour le reste, la liaison désespérée entre Thanos et la Mort trouve ici une nouvelle et éloquente raison d'être, et promet de biens sinistres rebondissements à venir. Thanos n'a jamais si bien porté son nom. A lire aussi : The Infinity Gauntlet, le Défi de Thanos. Intemporel chef d'oeuvre
Il est bien évident qu'un être de la complexité de Thanos se devait d'avoir une sorte de "biographie officielle" avant un événement comme Infinity, déflagration cosmique qui allait suivre de peu ce récit chez Marvel (et où Thanos allait jouer un rôle important, et nous laisser en héritage un fils dont on n'a pas encore fini d'entendre parler), et les prochains films des Avengers où il va avoir la vedette. Nous avions déjà pu récolter des pièces éparses à travers les 40 ans d'existence du personnage, le voyant tenter de détruire plus de la moitié de l'univers et devenir l'équivalent du Dieu absolu (Infinity Gauntlet), puis se raviser et endosser les habits d'un vieux sage un peu fou, du nihiliste assagi. Aaron nous présente un Thanos irrécupérable, car hanté par le vertige de la chute, dévoré par le néant, la non connaissance de soi, la recherche abyssale d'un sens à une vie passée à séduire la Mort. C'est particulièrement bien narré, cohérent, et pathétique dans le bon sens du terme. Simone Bianchi livre des planches fort belles pour magnifier le tout. Dommage que les couleurs soient un peu trop foncées et appuyées par moments, je serais vraiment surpris et ravi d'avoir une version noir et blanc de cette Ascension de Thanos, pour apprécier d'avantage le trait de l'italien, crépusculaire et torturé. Les 5 parties ont été réuni dans un même numéro de Marvel Universe, pour un prix dérisoire comparé à ce qu'ont du régler les américains pour la même saga, avant de connaître la publication dans la collection Marvel Dark, pour les amateurs de Bd à placer en librairie. Un très bon point pour Panini qui n'a pas tardé à nous la proposer, à un rapport qualité/prix admirable et penser ensuite aux collectionneurs avisés. Seul petit bémol, le personnage de Mentor, le père de Thanos (ici A'Lars) ne sort pas grandi de cette aventure, et semble aveuglé par un angélisme curieux. Le père de Thanos que nous connaissions depuis Starlin avait plus de sagesse et de charisme que ce pauvre géniteur brillant mais transparent devant l'adversité. Pour le reste, la liaison désespérée entre Thanos et la Mort trouve ici une nouvelle et éloquente raison d'être, et promet de biens sinistres rebondissements à venir. Thanos n'a jamais si bien porté son nom. A lire aussi : The Infinity Gauntlet, le Défi de Thanos. Intemporel chef d'oeuvre