Ils nous traitaient comme des bêtes

Par Kayleigh

de Célia Mercier

Sara a 27 ans. Il y a un an, cette jeune yézidie préparait son mariage dans son village du Sinjar en Irak. Mais début août, les hommes en noir ont déferlé sur les terres des yézidis. Daech. Armés jusqu'aux dents, ils ont traité les villageois de mécréants, d'adorateurs du diable. Ils ont tué les hommes et emmené les femmes. Ils ont arraché les enfants des bras de leur mère, ils ont vendu et violé les jeunes filles. Astar a été leur prisonnière pendant deux mois. Elle a subi violence, humiliations, souffrances. Malgré le danger, elle a réussi à s'échapper. Depuis, elle survit. Réfugiée dans un village du Kurdistan proche de la frontière turque et syrienne, elle n'a aucune nouvelle de sa mère. Ses quatre frères et son père ont été exécutés, et trois de ses sœurs sont esclaves de l’état Islamique. Astar prie pour qu'elles parviennent à sortir des griffes de leurs geôliers. Elle ne dort plus, hantée par ce cauchemar.
*** On aborde énormément le problème qu'est Daech, mais on parle rarement de ce que fait subir cette organisation terroriste au peuple Yézidies.  
La première partie, très intéressante historiquement et politiquement, présente les Yézidies, leur histoire et leur religion. Cet communauté est persécutée en raison d'une interprétation erronée de leur culte par  les autres religions. Par exemple, En Irak et en Syrie, on les considère comme adorateurs du diable. L'archange Malek Taous a ainsi faussement été pris pour le diable par les musulmans. C'est un résumé condensé car leur religion est bien plus complexe que ça.
Sara témoigne également de l'évolution politique, de l'après Saddam Hussein, de Daech, et la naïveté du peuple face à l'arrivée de ses hommes sans scrupule. 

C'est avant tout un témoignage unique et très fort. On est horrifié par la situation. On est horrifié par ce massacre qui se fait en silence sans que personne ne semble sans offusquer, pourtant  l'ONU avait accusé l’Etat Islamique de tentative de génocide mais ça ne semble pas faire bouger les choses. Je lisais dans un article que 2 à 3 milles Yézidis sont toujours détenus par Daech et 800.000 réfugiés s’entassent dans des tentes à Dohuk, sans savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux.
Ce témoignage m'a retourné, voir ses femmes séparées de leurs parents, maris, enfants et  réduites en simple esclaves sexuelles. On a pas de mots. Elle sont traitées pire que des bêtes. Et cette question sans cesse : que deviennent les jeunes garçons et les hommes ? On imagine le pire... 
J'ai trouvé que la deuxième partie même si forte en émotion n'était pas assez riche d'informations. Ce sentiment vient du fait que j'avais visionné un reportage très complet une semaine avant sur la quotidien des yézidis. Ce reportage m'avait bouleversé et ouvert les yeux sur l'horreur de la situation. J'ai l'impression que les images m'ont plus marqués que les mots.
Néanmoins, je conseille ce livre, pour ses premières pages et pour ne pas oublier ce peuple au main de Daech qui souffre dans l’indifférence totale. 
Note : 4/5 Édition : FlammarionNombre de page : 230