Résumé :
« Jusqu’à présent, ma vie était hyper plan-plan. Genre marmots, boulot, dodo, sauf que pour moi, le boulot ça se passe à la maison, scotchée à un clavier d’ordinateur.
Ben oui, mon job, c’est écrivain (célèbre). Mais dernièrement, tout a basculé : un beau gosse dans la rue m’a appelée « madame » ; il m’a fallu une traduction simultanée pour comprendre ce que me disais une ado ; une vendeuse mielleuse m’a suggéré une crème anti-âge ; j’ai surpris des copines en train de trafiquer leur date de naissance. Et là, d’un coup, j’ai réalisé que j’avais déjà trente-six ans. C’est-à-dire, techniquement, presque quarante. Donc bientôt cinquante. A votre avis, je fais quoi ? Je déprime ou je positive ? »
Mon avis :
Concernant Agnès Abécassis, j’avais jusqu’à maintenant un avis partagé. En effet, il y a quelques temps j’ai lu Soirée Sushi, un livre qui m’avait semblé si inintéressant que j’ai failli l’abandonner au bout de 20 pages. Mais un peu plus tard j’ai retenter l’expérience avec Le Théorème de Cupidon qui a été un gros coup de cœur ! J’avais adoré l’histoire et les personnages. Du coup, je ne savais plus trop quoi penser de l’auteure. C’est pour cela que j’ai lu Chouette, une ride ! Et là, la déception de Soirée Sushi est complètement oubliée. Le style d’Agnès Abécassis est fait pour moi!
Un jour, dans une prochaine vie, j’aurai moi aussi un de ces petits engins si pratiques pour tout gérer dans une maison. Comment ça s’appelle déjà ? Ah oui : une femme.
Dans ce livre, nous découvrons les tribulations d’Anouchka Davidson, une auteure de thriller à succès, marié deux fois, mères de deux filles et maîtresse d’une boule de poil qui fait plus office de confident que d’animal de compagnie. Un jour, alors qu’elle est dans la rue, elle surprend la conversation de jeunes adolescents et prends un sérieux coup de vieux. Surtout lorsqu’elle rentre chez elle et qu’elle aperçoit l’ombre d’une ride se profiler sur le bord de ses yeux. Histoire de se rassurer elle demande à son mari (le second) si elle est vieille, celui-ci la gratifie d’un joli « Oui, tu l’es ». Et enfin, pour lui administrer le coup de massue final, elle découvre qu’une jeune auteure à l’allure d’un mannequin de Victoria Secret’s sort son premier thriller qui promet d’être un succès. C’en est trop pour la pauvre Anouchka qui finit par s’interroger sur sa vie de famille, sa vie professionnelle et sur son avenir …
Tout d’abord j’ai littéralement adoré Anouchka. J’ai aimé sa façon de s’exprimer, son sarcasme et son ironie constants. De toute façon, je crois que vous l’avez compris, les personnages sarcastiques sont mes préférés. J’aime les qualificatifs qu’elle utilise pour parler de ses enfants, de son mari, de ses amis. Mais surtout, j’ai trouvé ça très intéressant qu’elle soit écrivaine. Car, à plusieurs reprises j’ai même eu l’impression qu’Agnès Abécassis laissait exprimer son ressenti au travers d’Anouchka. L’exactitude des mots employés pour décrire les sentiments laisse à penser que l’auteure a été confronté à une ou plusieurs situations du livre dans la vraie vie. C’est pour cela que j’ai trouvé ce livre particulièrement réussi. On arrive à imaginer ce qu’Anouchka peut ressentir, on arrive à se mettre à sa place.
Pour le divorce, je crois que je vais attendre un peu : c’est déjà mon second mari. A force de changer de noms tous les cinq ans, je finis par ne plus savoir comment je m’appelle. Il y en a qui deviendraient schizos pour moins que ça.
Quant aux autres personnages, on ne peut pas dire qu’ils soient vraiment très présents. Mais ils sont tous assez sympathiques et on comprend le rôle exact qu’ils ont dans la vie d’Anouchka. J’ai beaucoup aimé Jerry et Clotilde, que l’on découvre surtout à la fin du roman. Jerry m’a beaucoup fait rire, car malgré son QI de 140, il n’est pas si futé que ça. Et quant à Clotilde je dois vous avouer qu’elle m’a fait penser au personnage de Julie dans le livre All I want for Christmas d’Emily Blaine que j’ai lu juste avant celui-ci. Elle est en recherche perpétuel du grand amour et va de déception en déception. Son amie Anouchka va donc se donner pour mission de lui trouver quelqu’un. Et cela va les mener dans une situation des plus cocasses… mais chhhht, je ne vous en dis pas plus!
Tout comme pour le Théorème de Cupidon, j’ai beaucoup aimé l’écriture fluide de l’auteure. On tourne les pages sans même s’en rendre compte, c’est un pur plaisir.
J’ai aussi adoré qu’Agnès Abécassis se mette en scène dans ce livre, au côté de ses personnages. En effet, à un moment vous découvrirez Anouchka en pleine conversation téléphonique avec une certaine Agnès Abécassis, j’ai trouvé ça tellement original que j’ai adoré le comique de la situation.
J’ai aussi aimé l’histoire. Même si les plus puristes d’entre vous diront qu’il n’y en a pas réellement. On suit Anouchka dans sa vie quotidienne et il ne se passe rien de trépidant pendant la première moitié du livre. Mais j’ai tellement accroché au personnage que cela ne m’a pas dérangé. J’ai aimé découvrir le quotidien de cette écrivaine. A aucun moment je ne me suis ennuyée, et cela me suffit à dire que ce livre est une réussite pour moi !
Bref, vous l’aurez compris, je vous conseille de découvrir ce livre et cette auteure, si ce n’est pas déjà fait. C’est une bonne chick-lit qui vous fera même oublier que cette auteure est française et non pas américaine ou anglaise comme toutes les grandes stars de ce genre littéraire.
Note : 18/20
Rotation sur mes talons, scannage de la foule au téléobjectif (en plissant les yeux, pour augmenter la puissance de mes lentilles), prochaine cible repérée : individu mâle isolé du groupe, taille moyenne, pelage brun, âge comestible, aucune trace prouvant qu’il ait déjà été piégé à l’annulaire.
Et exceptionnellement je vous rajoute une quatrième citation dans la chronique, tout simplement parce que je la trouve tellement vraie et tellement bien dite :
Un certain siècle tu es considérée comme un thon si tu n’as pas de hanches larges et des petits seins, un autre siècle tu es regardée comme une vilaine si tu n’as pas la taille fines et de gros lolos,dans un certain pays tu es un monstre si tu as de grands pieds, alors tu dois te les faire bander parce que les moignons, c’est plus mignon, dans un autre pays tu es affreuse si ton cou possède une taille standard, alors il te faut l’allonger avec des colliers en métal, même si ça fait mal. Tu as la peau mate ? Inadéquate ! L’époque est au cachet d’aspirine, il faut te farder de poudre blanche pour avoir l’air classe. Tu manques de mélanine ? Tant pis rouquine ! L’époque est au cuivré, il faut que tu te brûles pour avoir l’air bonnasse. Aujourd’hui, au lieu d’être évoluées et de s’être libérées de ces critères esthétiques déformants qui leur étaient imposés, les gonzesses se mutilent de leur plein gré à coups de bistouri, pour se faire faire une tronche qui ressemble à un masque en carton inexpressif.