All-new x-men #40 : bobby drake un et deux

ALL-NEW X-MEN #40 : BOBBY DRAKE UN ET DEUX Par chance, affronter sans détour le thème d'un héros homosexuel n'a plus rien de tabou ou de vraiment difficile. Ce qui caractérise l'épisode 40 de All-New X-Men (en vf dans la revue X-Men de décembre) c'est la révélation de l'orientation sexuelle du jeune Bobby Drake (prélevé du passé) alors que son homologue adulte a souvent été vu en belle compagnie féminine, de sa fiancée d'origine asiatique (Opal) à la lutte pour le coeur de Lorna, la compagne d'alors d'Alex Summers. Le jeune Bobby n'a pas vraiment fait son coming out, mais il a été placé devant le fait accompli par sa collègue télépathe, Jean Grey version adolescente elle aussi. Le secret ne sera partagé qu'entre ces deux personnages, et si le lecteur est désormais informé de cette particularité, les autres membres des différentes équipes mutantes n'en savent rien. Comme selon ses habitudes, Bendis nous explique tout ceci avec des dialogues qui jouent la carte de la répétition, brefs et juvéniles, sans fioritures. C'est l'humour et un certain esprit potache qui se dégage de cette découverte, qui aux States a pris de court une partie du lectorat qui ne voulait pas accepter l'idée qu'Iceberg soit gay. La question que je pose est : cet épisode peut-il servir la série et la dynamique entre les mutants ou s'agit-il d'une trouvaille en forme d'effet de manche? Ce qui est à mon sens fascinant et prometteur, c'est la possibilité d'avoir un même personnage dans l'univers Marvel, à deux âges différents de son existence, et dotés d'une orientation sexuelle différente. Car oui, il est possible d'opérer certains choix à un moment de sa vie puis de changer, de varier, ou d'y revenir plus tard, sous le coup de l'expérience, des pulsions, d'une découverte de soi plus profonde liée à l'expérience, ou d'une acceptation de la personnalité vraie. L'orientation sexuelle n'est pas une décision consciente et paraphée sur un document administratif et qui fait foi pour l'existence dans son entièreté, mais c'est une variable de cette dernière, un critère qui ne peut définir l'individu dans ce qu'il est, car en mouvement et sujet à variations, modifications, interrogations, expérimentations. Ce n'est donc pas le fait d'avoir présenté un héros gay de plus dans un titre Marvel mainstream qui m'intéresse cette fois-ci, mais la certitude que gérée correctement cette situation de dualité et d'étrangeté avec ces deux Bobby Drake aux antipodes provisoires peut donner lieu à un discours intelligent et éloquent sur la notion de perméabilité de l'orientation sexuelle, plus seulement vue comme partie intégrante d'un package génétique ou culturel reçu à la naissance, mais comme élément malléable d'un individu qui apprend à se chercher, se trouver, se remettre en question, et évoluer. Fascinant, et je l'espère, exploité avec pertinence. 
ALL-NEW X-MEN #40 : BOBBY DRAKE UN ET DEUX
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