- Auteur : Cassandra O’Donnell
- Edition : J’ai Lu
- Sortie le 24 juin 2015, 250 pages, 8.90€
- Thèmes : Romance historique, passion, espionnage; époque victorienne
- 4ème de couverture : «— Ton fiancé sait-il à quel point tu peux être insolente dans l’intimité ?
— Non, mais moi je sais à quel point tu peux être mufle devant tout le monde, rétorqua Rosalie avec un sourire glacial.
Rosalie Charbrey ne parvient pas à y croire. Comment le duc de Langford, l’homme qui l’a séduite et abandonnée deux années plus tôt, ose-t-il se comporter d’une manière aussi odieuse ? Que cherche-t-il après tout ce temps ? À ruiner son bonheur et son prochain mariage avec le jeune et charmant vicomte d’Edgfield ? Bah, peu importe si ce débauché semble, pour une raison obscure, déterminé à lui rendre la vie impossible, Rosalie est fermement décidée, elle, à résister aussi bien à ses assauts qu’à gagner la guerre que « Sa Grâce » vient de lui déclarer…»
Mon avis : je retrouve très rapidement la famille Charbrey/Greenwald et la plume de Cassandra O’Donnell dans le tome deux et à ce qu’il parait dernier tome de la série des Soeurs Charbrey. Dans le premier tome, Morgana épousait Malcolm et nous restions sur un dialogue entre les deux amoureux sur une relation qu’il pourrait bien naître entre Rosalie, la soeur cadette de Morgana et John Murphy, duc de Langford, le meilleur ami de Malcolm. Encore une fois, j‘ai passé un très bon moment de lecture, les personnages sont toujours aussi attachants, l’univers personnellement me fait rêver ! Que demander de mieux ?
Rosalie est sur le point de se marier avec le vicomte d’Edgfiels, mais souffre encore en secret d’un cœur brisé. Elle est tombée amoureuse de John Murphy, mais il n’a rien trouvé de mieux que de s’enfuir pendant deux ans après avoir compromis la jeune fille. Il revient de son mystérieux voyage alors que la jeune femme est sur le point de se marier, et prend plutôt mal cette future union. Il sera prêt à tout pour les en empêcher. Rosalie sera-t-elle assez forte pour résister à l’attirance magnétique qu’exerce John sur elle ?
Ahh la belle époque, les grands bals, les belles robes, les grands discours et les mariages de convenance, Cassandra O’Donnell nous plonge directement au centre de cette effervescence. Rosalie est sur le point de ce soumettre à un mariage de convenance. Un mariage qui va lui permettre de lui offrir un titre, des terres… Ce n’est pas quelque chose d’anodin à l’époque, mais voilà, elle n’est pas amoureuse, et après le mariage si particulier de sa sœur, la voir se résoudre à cela parait étrange. Encore une fois, l’intrigue est rapide à comprendre, mais ce n’est pas important, c’est très agréable à lire, et on le dévore très rapidement.
Il y a beaucoup de bonnes choses dans ce tome, à commencer par une action un peu plus présente que dans le premier tome. En effet, l’aspect de l’espionnage est un très bon point. Je m’en doutais un peu, il n’est pas rare d’avoir affaire à de l’espionnage avec ce genre d’histoire et à cette époque. J’avoue que j’y pensais déjà dans le premier tome avec Malcolm. Bon certes, je me suis trompée, c’était John. Du coup, j’ai bien apprécié ces petits moments où l’intrigue prenait le pas sur la romance. Les personnages liés à cet aspect du roman son peu présent mais ajoute un très bon point pour le roman, fous, névrosés…
Je n’en ai pas parlé dans le premier tome, mais les points de vues multiples offrent une meilleure appréhension de l’histoire. Généralement, on se perd entre tous les discours, mais j’ai trouvé, dans ce cas, plutôt bien tourné ! L’intrigue s’en trouve approfondie.
Je déplore cependant encore un manque d’approfondissement dans l’aspect historique. Comme dans le premier tome, les décors sont à peine esquissés, on manque de détails. Cette fois encore, je pense que la taille du roman y est pour quelque chose, il est difficile de faire quelque chose de complet en 250 pages.
Du côté des personnages, nous sommes aussi gâtés. Bien que je trouve que les personnages un peu plus fade que dans le premier tome, je les ai retrouvé avec un grand plaisir. Une grande famille pleine d’amour.
Rosalie, si dans le premier tome elle paraissait fade, lisse et beaucoup trop parfaite, on se rendait rapidement compte que derrière cette façade se trouvait une femme à l’esprit vif, avec le même désir de liberté que le reste des membres de sa famille. Ici, on la découvre responsable mais aussi pleine de passion et de désir, intrépide, toujours aussi intelligente et ressemblant en un sens de plus en plus à sa sœur aînée. Elle doit se marier, résister à l’attraction qu’exerce John sur elle. Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans ce tome c’est les conséquences que pourraient avoir le fait que Rosalie soit un auteur public sous un pseudonyme masculin sur son mariage. A une époque où une femme n’existe qu’à travers son mari, qu’elle ne doit pas montrer son intelligence, le métier de Rosalie pourrait faire fuir son futur époux. Pour résumer la situation, elle va se marier à quelqu’un qu’elle n’aime pas (tout au plus éprouve une réelle tendresse pour lui), et avec qui elle n’est pas sincère…
John est un flambeur, débauché, libertin. C’est un duc, il a de l’argent, peut tout s’offrir, et sait comment obtenir ce qu’il veut. Oui, mais voilà, c’est aussi un homme d’honneur (pour preuve, il oeuvre pour la couronne), un homme qui a souffert lors de la perte de sa première femme et de son fils. Il a peur voilà tout. Il faudra qu’on lui mettre la vérité devant les yeux pour qu’il comprenne.
Malcolm est juste parfait dans ce tome, il prend son rôle de tuteur, chaperon et chef de famille à merveille. Toujours prêt à user des poings s’il le faut et prêt à protéger les siens coûte que coûte. Morgana est beaucoup moins présente, mais ses quelques apparitions sont toujours aussi sarcastiques et pleines d’humour ! Ca donne une note de bonne humeur à l’histoire qui fait beaucoup de bien. Mary et Daphné sont peu présentes aussi, mais leurs quelques répliques sont pleines d’esprits notamment Daphné quant au premier mariage de sa sœur. Et bien sûr Agatha, dont l’humour est toujours aussi rafraîchissant.
Grosse surprise pour William le vicomte. Il est franc, honnête, droit et fiable. Rosalie n’est certes pas amoureuse de lui, mais il aurait pu faire un bon mari, pas assez vivace pour elle, pour son tempérament. Il se serait fait marcher sur les pieds le pauvre enfant !
Que dire de la plume de Cassandra O’Donnell de plus que ce que j’ai déjà dit… Beaucoup de légèreté, de fluidité, un peu moins d’humour sur ce tome, mais des personnages forts et une écriture parfaite pour les mettre en valeur.
En résumé : j’ai passé un très bon moment de lecture avec les Sœurs Charbrey. On trouve des personnages émouvants, une histoire un peu plus vivante que dans le premier opus. Cette époque est juste parfaite pour ce genre de romance, elle donne un petit semblant de modernité que l’on retrouve volontiers chez l’auteur !
Ma note : 16/20
Les Points Positifs
- L’intrigue
- La plume de l’auteur
- L’univers de la famille
Les Points Négatifs
- Un roman trop court
- Manque d’approfondissement
Alors ? Qu’en avez-vous pensé ?