Tout commence le 5 janvier 2016 quand le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) dévoile la liste des 30 auteurs sélectionnés pour l’obtention du Grand Prix et soumis au vote de leurs confrères. Parmi cette sélection d’auteurs, que des hommes. Très rapidement, via les réseaux sociaux, la polémique enfle et beaucoup de professionnels (hommes et femmes) du monde de la BD s’indignent de cette absence significative.
Certains rappellent également que le FIBD a mis du temps à mériter son I : la BD asiatique a souvent été oubliée dans une sélection très francophone… et que dire des autres continents (hors Amérique du Nord), toujours aux abonnés absents.
Bref, très vite, les réactions fusent et un premier auteur annonce qu’il se retire de la liste des sélectionnés : Riad Sattouf.
Il est suivi par Joann Sfar, Etienne Davodeau, Christophe Blain, François Bourgeon, Pierre Christin, Daniel Clowes, Charles Burns, Chris Ware et Milo Manara.
Le FIBD tente de désamorcer la crise via un communiqué en expliquant l’absence de femmes de la sélection : les précédentes sélectionnées, ayant recueilli peu de votes, ont été retirées et surtout, il y a peu d’auteurEs reconnues.
Mais trop tard, le mal est fait et le FIBD annonce sa marche arrière. Il va ajouter des femmes dans la sélection…
Si on résume bien, il y a donc peu d’auteures reconnues, il n’était pas possible d’en sélectionner au départ et finalement, il va y en avoir, cherchez la logique. Les nouvelles sélectionnées le seront-elles pour leur talent ou pour leur vagin ?
Et si l’une d’elle venait à gagner, sera-t’elle réellement crédible car ajoutée sur une liste destinée à étouffer une polémique ?
Anthony Roux