Instauration de quotas au Festival d’Angoulême

Jonathan Angou

Chaque année, le Festival d’Angoulême se retrouve au cœur d’une polémique : sélection oubliant les femmes, les BD grand public, les asiatiques, les scénaristes, les coloristes,… (une femme scénariste venant du Japon faisant de la BD grand public peut clairement oublier d’être dans une quelconque sélection).
L’idée de créer de nouveaux prix a été lancée mais elle s’est heurtée à de nouvelles difficultés.

Prix de la Couleur :
Un prix pour récompenser celles et ceux qui mettent de la couleur dans les albums.
Problème : La Fédération Française des Daltoniens juge ce prix discriminant. Les auteurs de BD en noir et blanc ne se sentent pas non plus représentés. Il y a aussi une crainte que SOS Racisme interprète mal le nom de ce prix.

Prix des Femmes de la BD :
Une sélection 100% féminine.
Problème : les féministes ne souhaitent pas être sélectionnées uniquement sur leur sexe. Le comité de création des prix a également fait un bond quand quelqu’un a parlé que Conchita Wurst pourrait avoir envie de faire une BD.

Prix des Auteurs Morts :
Inutile de vous faire un dessin.
Problème : La politique fiscale menée contre les auteurs risque néanmoins d’augmenter le nombre de suicides et rendrait cette catégorie trop conséquente.

Prix des Auteurs du Tiers-Monde :
Beaucoup de pays ne sont pas représentés. Cette catégorie pourrait tous les satisfaire et Bernard Kouchner pourrait même être le parrain.
Problème : Les pays qui sont loin, non représentés et riches, ont commencé à gueuler. Des politiques aussi, craignant l’afflux massif de réfugiés déguisés en auteurs (surtout que certains auteurs ressemblent à des réfugiés).

Prix du Handicap :
Un auteur en situation de handicap serait automatiquement dans cette catégorie. L’expression « Dessiner comme un pied » prendrait en plus tout son sens.
Problème : La question de l’accessibilité au sein des différentes « bulles » du festival.

Prix des Auteurs Nains :
Un prix réservé aux auteurs de très petite taille.
Problème : Les qualifier de géants de la BD serait de très mauvais goût.

Prix des Auteurs qui ont déjà eu un Prix :
Quand un auteur a eu un prix et qu’il en mérite un autre.
Problème : Non, non et non, Bill Watterson ne viendra pas, inutile d’insister.

Prix du Croyant :
L’auteur doit croire en un ou plusieurs dieux.
Problème : Les laïcs sont furieux. Les chiites aussi si un sunnite gagne. Les sunnites aussi si un chiite gagne. Les cathos râlent quand un juif gagne. Les juifs en ont marre qu’Art Spielgelman ait déjà gagné. Les animistes et les bouddhistes ne se sentent pas assez représentés. Les Amish ne font pas de BD.

Toutes ces idées ont été abandonnées et finalement, un des membres du comité a simplement suggéré qu’il suffirait de regarder toute la richesse de l’univers du 9ème Art sans se poser la question de la religion, du sexe ou de la nationalité des auteurs.

Tout le monde a rigolé. Finalement, une polémique, on s’en accommode très bien… Et ceux qui ne sont pas contents, ils n’ont qu’à se démerder eux-mêmes !

Jonathan Rien

Note de la rédaction : article parodique