Face aux jeunes X-Men et à l'équipe menée par Storm, Magneto décide de reprendre le destin des mutants en main, en reformant une équipe prête à tout, y compris être beaucoup plus violente que les autres... Pour gérer ça, Cullen Bunn et Greg Land sont aux commandes, et le titre laisse perplexe.
Uncanny X-Men n'est en fait qu'un titre X-Force qui ne dit pas son nom. Sûrement refroidi par les maigres ventes de la précédente série de Si Spurrier (qui était peu jolie mais très intéressante), Marvel a décidé de garder le titre de la précédente série de Brian Michael Bendis, alors qu'il n'est pas forcément adapté. On retrouve en effet des mutants bien particuliers, qui ont parfois fait plus de mal que de bien...
Magneto gère une équipe composée de Dents de Sabre, laissé "bon" à la fin d' Axis, de Psylocke, d' Archangel, et de Monet. Ensemble, ils sont prêts à tout pour défendre les mutants à travers le monde, menacé indirectement par les Inhumains. Pour ce premier numéro, ils se jettent à l'assaut d'un mystérieux fourgon blindé...
Après des épisodes chouettes mais poussifs des deux autres séries mutantes, j'avais un peu d'espoir pour celle-ci, malgré des problèmes évidents dès le début. Déjà, le pitch d'une équipe " rebelle" est vieux, et rien n'est fait pour renouveler ça. Il y a de bonnes idées et des mystères, notamment sur le rôle d'Angel/Archangel, mais ça ne va pas beaucoup plus loin. Victor "Sabretooth" Creed est devenu un peu chiant à répéter douze fois par numéro "avant j'étais méchant, mais maintenant ça va mieux!", Monet est une coquille vide, et hormis Psylocke qui a toujours des motivations intéressantes dans ce genre d'équipe, c'est vide.
Pour mener tout ce beau monde, Cullen Bunn retrouve Magneto, qu'il avait vraiment bien géré sur la série éponyme avant Secret Wars. Sauf que là, ça ne marche pas. Son personnage est complètement pompeux avec des grands discours complètement décalés par rapport à la situation, se lance dans des répliques dignes de Dragon Ball (j'adore ce manga pourtant), faites de " La mort me veut, toujours à essayer de me ramener vers elle" (c'est véritablement dans ce numéro), ou de grands discours bien vides. On perd le côté humain du personnage, et on retrouve le Magneto vide et froid des séries où il était méchant.
Alors oui, il y a des choses à sauver, comme un mystère quant à Archangel, ou un certain sens du rythme. Mais hormis ça, ce n'est pas très bon. Les premières pages font illusion, et la suite vire vite dans une parodie involontaire des titres des années 90, avec les doubles pages des héros qui posent, des méchants sortis de l'époque qui reviennent en se faisant de grands discours, et une violence bien inutile. J'adore ça en temps normal, mais les enjeux de ce premier numéro sont vraiment faibles, et 20 pages pour (r)amener de vieux ennemis qui sont restés coincés il y a vingt ans, c'est gênant. Tout est "trop", trop mal amené, trop mal écrit, trop "cheesy", bref, c'est décevant.
Et puis il y a Greg Land. Qui fait, sans trop de surprise, du Greg Land. C'est à dire qu'il sait faire de très bon story-boards, avec des découpages et une mise en scène soignés, et qu'il calque les visages de tous ses personnages sur ceux qu'il a calqué des années avant, eux-mêmes calqués sur des actrices de film X. Google vous confirmera ça sans problème, et ce numéro ne déroge pas à la règle. Malgré une colorisation vraiment réussie de Nolan Woodard, Land ne se sort pas les doigts du calque, et sort les mêmes visages complètement absurdes et déplacées, avec ses personnages qui ont TOUJOURS le même sourire, toujours les mêmes expressions faciales, et toujours les mêmes têtes d'actrices porno. Je comprends qu'il soit rapide et que Marvel continue de faire appel à lui pour ça, mais à un moment donné, ce n'est plus possible. J'en profite pour annoncer que je ferai dorénavant systématiquement un copier-coller de ce paragraphe pour chaque comic où il apparaîtra. Il ne se fatigue pas, moi non plus.
Uncanny X-Men #1
Marvel Comics * Par Cullen Bunn & Greg Land * $3.99
Soit c'est une série B qui ne s'assume pas, et il faudra vraiment se jeter dedans, soit c'est mauvais. Entre un auteur peu inspiré qui pioche maladroitement dans des vieux concepts, et un "artiste" qui insulte les acheteurs, ce premier numéro ne réussit pas à convaincre.