Scénariste et dessinateur : Scott Mc Cloud
Editeur : Rue de Sèvres
Date de parution : 19 mars 2015
485 pages
D’après l’éditeur « une interprétation moderne, implacable et poétique du mythe de Faust. »
Je n’aurais pas dit mieux. Cette phrase résume à elle seule l’ouvrage.
On peut bien sûr en dire un peu plus (mais point trop non plus, sinon, ça gâche le plaisir), dire qu’il s’agit d’un jeune sculpteur en mal de création qui va signer un pacte avec le diable pour pouvoir réaliser toutes les idées qu’il a en tête. Un subtil mélange de fantastique et de romantisme pur et dur, et ça fonctionne plutôt bien.
Je sens bien que mes seuls mots ne suffisent pas à traduire l’émotion ressentie à la lecture, ils ne viennent pas sous ma plume ou plutôt sous les touches de mon clavier. Je balbutie, je cherche, j’hésite… Bah, euh… qu’ai-je à dire si ce n’est que j’ai plongé dans ce roman graphique avec un plaisir évident. Et même si ce jeune sculpteur n’est pas toujours sympathique, un peu (beaucoup) égocentrique, un peu (beaucoup) obsédé par sa réussite personnelle mais tellement nous, tellement humain.
Tout est réussi : le scénario est imparable, parfaitement huilé, magnifiquement orchestré, les dessins sont… parfaits. Le choix du noir et blanc bleuté est judicieux (ne me demandez pas pourquoi je ne pourrai l’expliquer, c’est juste un ressenti d’une lectrice néophyte en matière de BD). Et puis j’adore le visage de David, le personnage principal, et ça, ça ne s’explique pas !
Bref, j’ai beaucoup aimé ! Tellement aimé que dès que je l’ai eu fini, je l’ai recommencé… Et à la seconde lecture, on comprend mieux, on est plus vigilant, on avance en sachant où on va et on admire !
Qu’est-ce que l’art ? Une œuvre qui doit rapporter beaucoup d’argent sur le marché ? Un événement artistique dont tout le monde parle ? Après quoi court cet autre David Smith ? Une reconnaissance ? Un aboutissement ? Une manière de conjurer le mauvais sort qui s’est abattu sur sa famille ? Autant de questions laissées à la libre interprétation du lecteur.