« L'artiste est par nature un être insatisfait. Parfois il se surprend à connaître des moments de plénitude. Mais ce sentiment le quitte aussi vite qu'il est venu. »
Haddon Hall, c'est l'histoire d'une maison, à Londres, à la fin des années 60. C'est aussi et surtout LA maison qui a accueilli le couple David et Angie, et leurs nombreux amis artistes. David est encore un musicos à l'univers obscur, pas bien défini, qui pressent cependant un génie en puissance. Il crée, il bidouille, il tente de multiples expériences. Il essuie quelques succès d'estime, sans quoi il bute, il tâtonne, il mène une vie d'artiste incompris, entouré de ses potes, les Marc, John, Mick et compagnie... Sans oublier, Angie, son amoureuse, qui incarne le glamour, le désir, la passion, l'amour libre. Avec son look androgyne et une attitude équivoque, David succombe à l'effervescence hippie, période de recherche, de doute et d'insouciance.
Et découvrir, avec des yeux écarquillés, une lecture, nimbée d'une aura psychédélique fabuleuse, délicieusement décadente, parée de touches d'humour, qui balance avec nonchalance du rock-n-roll en déroute et de la pop qui explose, auréolant d'envie et de nostalgie une époque où tout était possible et attendu. Sous la plume de Néjib, on assiste avec fascination à la naissance d'un mythe. Ou quand David devint Bowie. Tout un art. ♥
Haddon Hall : Quand David inventa Bowie, par Néjib (Gallimard, 2012)