Chronique « Meutes, tome 2 »
Scénario de Jean Dufaux, dessin de Olivier G. Boiscommun,
Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions « Glénat », le 6 janvier 2016, 56 pages, 14.50 euros
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L’Histoire
Le grand maître Oblast se ballade avec Oscar Keller, son jeune protégé. Bientôt, l’adolescent lui succédera dans ses fonctions. Mais avant qu‘ait lieu la cérémonie dans la Chapelle des Expiations, il doit lui expliquer certaines choses. Sur la place de la Madeleine, Oscar fait connaissance avec les “Manants”, un petit peuple de serviteurs qui vit dans leur ombre… De son coté, la jeune Otis Keller est bousculée par les nouvelles sensations qui naissent en elle. Elle découvre la caste à laquelle sa famille appartient et son rôle de femme, mineur dans ce vieil ordre aristocratique…
Ce que j’en pense
A peine trois mois après la parution du premier tome, voici donc déjà le second épisode de la nouvelle série de Jean Dufaux et Olivier Boiscommun. Présentée comme une grande série fantastique en devenir, à la façon de “Rapaces”, sauce “Loups-garous”, le premier album ne m’avait pas complètement convaincu. J’avais surtout apprécié l’approche “sociétale” originale, que Dufaux amenait avec un art consommé du récit.
Heureusement, ce second tome prendre de l’ampleur. Jean y développe toujours avec talent des histoires parallèles. Entre l’histoire de la “gentille” Otis (qui trouve un dénouement particulier), l’enquête de la commissaire Pelligrini et son coéquipier Cerdan, il se concentre surtout sur Oscar. Il est temps pour lui de succéder à Oblast et le moment est critique.
Enfin, Dufaux déchaîne les luttes de castes que nous avions entrevus dans le premier tome. Si les chasses des loups-garous contre les humains semblaient bien disproportionnés pour les proies, les luttes de pouvoirs internes sont nettement plus équilibrés et passionnants.
Ajouter à cela un rôle nouveau donné à la gente féminine de la caste, et vous obtiendrez un tome plus riche, plus dense et plus subtil que le premier tome. Avec “Lune Rouge”, la série prend de l’élan et Dufaux y insuffle des thèmes riches et puissants.
Côté dessin, Olivier Boiscommun ne faiblit pas. Aussi bien dans les décors réalistes de Paris, que dans les paysages nocturnes et fantastiques de la confrérie, il excelle. Sur le premier tome, son dessin aquarellé assez doux en avait irrité quelques un qui espéraient plus de tension graphique. Les couleurs sont toujours aussi belles et transparentes, mais j’ai l’impression qu’il trouve lui aussi ses marques avec ce second album. Paysages nocturnes torturés, ambiances jaunes et vertes glauques, son dessin fait écho à la dynamique de l’album. De plus en plus dramatique !