Éditeur : Le livre de poche
Genre : Classique
Parution : 1986
Pages : 307
L’histoire abominable et drolatique de Jean-Baptiste Grenouille a déjà fait rire et frémir, en quelques mois, des centaines de milliers de lecteurs allemands et italiens. La voilà, en somme, réimportée en France, puisque c’est ici qu’elle se passe, à Paris et en Provence, en plein XVIII siècle.
Ce vrai roman, ce roman d’aventures, est aussi un merveilleux conte philosophique à la Voltaire. Il y est d’ ailleurs beaucoup question d’essences…
J’ai enfin décidé de m’attaquer à ce classique (qui n’est pas si vieux que ça d’ailleurs) grâce aux nombreuses éloges que j’ai déjà eu l’occasion de lire ou d’entendre dessus. Je n’ai jamais vu le film, j’en ai donc profité pour lire l’histoire originale.
Le parfum est un roman qui nous plonge dans un univers très particulier, car celui-ci est avant tout sensoriel. Là où la littérature nous avait habitué à des description de paysages ou de sentiments, nous voici avec ce roman face à des descriptions d’odeurs très précises et très originales et ceux tout au long de l’histoire. A travers le personnage principal Grenouille, nous sentons, nous reniflons, et nous apprenons que tout à une odeur, jusqu’à même le verre! Absolument tout ! Et ceux sous plusieurs formes, plusieurs adjectifs… Je me suis surprise pendant ma lecture, je l’avoue, à renifler autours de moi plus d’une fois pour savoir si je pouvais sentir autant que Grenouille (chose impossible je le sais bien mais bon ahem!).
Grenouille est un personnage peu banal : dès la naissance il est doté d’une sorte de don, un odorat totalement hors norme. Il sent absolument tout, et grâce à ça il est même capable de se déplacer dans le noir ou encore de deviner ce qu’il y a dans la pièce d’à côté. La seul contrepartie à posséder ce « pouvoir » c’est que Grenouille lui même n’a pas d’odeur… Il ne sent rien ce qui rend sa présence peu perceptible ou inquiétante aux yeux des autres personnes qui ont tendance à le rejeter. C’est donc pour ça que toute sa vie, Grenouille va chercher à créer les plus incroyables parfums qu’ils puissent exister à défaut de ne pas avoir d’odeur. Et pour ce faire, Grenouille a une façon bien particulière d’extraire les odeurs…
Je pense que la plupart des personnes connaissent cette histoire, et si effectivement le thème est très intéressant et l’histoire passionnante j’ai eu beaucoup plus de mal avec l’écriture. Ce roman est lent et ultra descriptif. C’est en partie grâce à l’écriture que les odeurs sont si bien décrite. Mais hélas, ces descriptions interminables rendent la lecture fade et j’étais très détachée de l’histoire. On suit l’évolution de Grenouille ainsi que les étapes de sa vie qui l’ont amené à devenir un meurtrier épouvantable. Mais le milieu du roman est assez vide et traine en longueur. J’ai éprouvé un réel plaisir lors de ma lecture seulement au début et à la fin. La naissance et l’enfance de Grenouille ainsi que les dernières pages consacrées à sa fin. Ces passages là étaient fantastiques à lire mais hélas trop courts par rapport au reste du livre.
Ce que je retiens vraiment de ce roman, c’est le personnage de Grenouille : malsain, répugnant, fascinant… J’éprouvais une certaine répulsion à son égard. Je trouvais fascinant qu’un personnage aussi fin et raffiné dans son odorat et dans sa perception des choses soit aussi affreux voir même dégoutant. Le personnage est donc très bien décrit avec en plus une personnalité vraiment déroutante ! Impossible de comprendre ce qu’il se passe réellement dans sa tête…
En bref, le Parfum est un roman décrivant parfaitement les odeurs, avec une histoire intéressante et malsaine mais hélas avec une écriture lourde et trop lente à mon gout.
6/10