Lonesome Dove

Lonesome DoveIl y eut d'abord l'envie inopinée de lire un western, un vrai, avec de grands espaces, des cowboys, des chevaux, des saloons et du whisky. Il y eut ensuite la recherche, car je suis une néophyte dans le domaine. Lonesome Dove est apparu comme LE western à lire entre tous. (Vous avez d'ailleurs été nombreux à confirmer). Puis il y eut la quête. Impossible de trouver les deux tomes du prétendu chef-d'œuvre sur les tablettes des librairies de Québec, puis sur celles de Montréal. (Et comme Amazon n'est pas mon ami…). J'ai mis de coté ma quête de cowboys, jetant mon dévolu sur les laissés-pour-compte de l'Amérique que j'affectionne tant. Les mois ont passé.

Lors d'un passage à ma libraire d'occasion préférée à Montréal, les deux tomes de Lonesome Dove me sautent aux yeux, juste là, tout en bas d'une rangée de poches poussiéreux. J'agrippe les deux bouquins violemment et me met à sauter sur place. Ma sauterelle, à mes côtés, s'étonne de ma danse de Saint-Guy! Sur la 20, entre Montréal et Québec, une cloche sonne dans mon esprit. Mon amie Electra, compatissante, m'a dit qu'elle me ferait un cadeau. Mais j'ai douté d'elle. Après avoir claironné haut et fort, ici et là, que j'avais enfin mis la main sur les deux tomes, rappel à l'ordre de ma bonne fée! Les livres étaient prêts à être postés. C'était donc vrai? Un paquet carré est arrivé, très joliment emballé, tout juste après Noël. J'ai quasiment sauté au cou de mon facteur.Comme j'ai l’impression qu'il n'y a que moi qui n'ai pas encore lu Lonesome Dove, je vous épargne le résumé.Ni une ni deux, je me met en selle. Je fais la connaissance de Gus, de Call et de la galerie de personnages qui tournent autour, dont l'inoubliable Lorena. Je passe un moment au Texas avant d'entreprendre une chevauchée de tous les diables vers le Montana, tantôt frétillante, tantôt découragée, tantôt effrayée, tantôt épuisée.Lonesome Dove
J'ai tourné il y a quelques jours la dernière des 1200 pages. J'ai les jambes engourdies - étrangement arquées -, j'ai mal aux fesses et j'ai de la poussière plein les lunettes.J'vous dis pas... J'ai eu mon lot d'aventures: je suis passée du fou rire aux larmes, du drame à latragédie. Et j'ai essuyé quelques coups de théâtre.Lonesome Dove n'est pas un roman qu'on lit. C'est un roman qu'on vit, qu'on habite. Et quand un roman fait autant d'effet, il faut le crier haut et fort. Je suis en deuil… J'ai du mal à ranger les deux tomes dans ma bibliothèque. Et depuis, trois romans me sont tombés des mains.Gus, Call, vous me manquez. J'irais bien prendre un petit whisky avec vous. Et, tant qu'à faire, je reprendrais bien un peu de ragoût de chèvre.Même si je doute de revivre un jour une telle expérience cowboyesque, pour ma prochaine envie subite de western, vous me conseillez plutôt Crépuscule sanglant de James Carlos Blake, Méridien de sang de Cormac McCarthy ouDeadwood de Pete Dexter?

Un merci tout spécial à ma bonne fée Electra. Je ne douterai plus jamais de toi. Promis.Lonesome Dove (2 tomes), Larry McMurty, Gallmeister, coll. «Totem», 2011.

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