Bon je ne vais pas vous mentir, et puis de toutes façons vous le savez. Ces temps derniers, Hulk n'a pas été le héros le plus en vue de l'univers Marvel. Ses séries sont loin de passionner les foules, et même durant Secret Wars, il a occupé un rôle marginal pour ce qui est de la saga principale. Alors pour remonter dans notre estime, cette nouvelle série qui présente un Hulk totally awesome a intérêt à faire fort, très fort. D'emblée la question se pose : qu'est devenu le docteur Banner, et ses accès de rage qui en faisaient à la fois un scientifique fragile et une machine de destruction massive? Aujourd'hui le Hulk est un jeune homme de dix-neuf ans, certes considéré comme un génie et une des dix plus grandes intelligences de la planète, mais avec des préoccupations et des réactions en accord avec son âge. Au combat ce Hulk là ne dédaigne pas flirter avec les demoiselles en détresse, et quand il se retrouve associée à des héroïnes plus âgées que lui, c'est un peu comme s'il entendait sa mère lui prodiguer des conseils. Greg Pack est le co-créateur d'Amadeus Cho, et il emmène son héros avec lui pour ce titre qui se veut fun et très jeune dans l'esprit. Cho peut devenir un géant vert à volonté, il est censé maîtriser parfaitement la rage qui couve en lui, mais quelques petits éléments nous laissent à penser que rien n'est aussi parfait ou bien rodé qu'il voudrait le laisser croire, à sa soeur particulièrement. D'un Cho à l'autre... nous arrivons à Frank Cho, qui s'amuse comme un fou avec des planches explosives et truffée d'action, où on voit un double pruneau en pleine poire abattre deux ennemis en même temps, lorsque Hulk et Miss Hulk couplent leurs forces, le temps d'un team-up qui voit aussi le nouveau Spider-Man (Miles Morales) se joindre à la bataille. Ce Hulk là n'a rien d'effrayant, de pathétique, de monstrueux, c'est un colosse de jade cool, qui fait de l'humour, se place dans des situations difficiles et maladroites, une sorte de peluche dopée aux rayons gamma dont la mission première est pour le moment de courir à travers le globe pour aller stopper l'apparition de vrais monstres ce coup-ci, arrivés de nulle part. On trouve un peu de cette touche décalée et satirique que Peter David avait pendant si longtemps su maintenir sur la série, à ses grandes heures, mais en même temps il manque de la profondeur, une justesse psychologique, pour que ce titre mérite vraiment d'être applaudi des deux mains. ce Totally Awesome Hulk est une sorte de dessin animé rassurant avec un héros gigantesque mais bon, qui frappe le sourire aux lèvres et emballe tout ce qui bouge en même temps. A des années lumière du Banner mesquin et torturé, bien ancré dans une opération de rajeunissement de la ligne éditoriale, ce qui va quand même défriser plus d'un lecteur bien rodé, qui va sentir le vide s'ouvrir sous ses pieds. Hulk, la série qui donne la banane et se consomme au troisième degré? Sacrilège ou coup de génie?
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