Horacio d’Alba (T3) – Mémoires d’une Vésuvienne

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Horacio d’Alba, tome 3 »

Scénario de Jérome le Gris, dessin de Nicolas Siner,

Public conseillé : Adultes/Adolescents

Style : Aventure historique
Paru aux éditions « Glénat », le 13 janvier 2016, 64 pages, 14.95 euros
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L’Histoire

XVIe siècle. Quelque part en Italie du nord, une nouvelle société a vu le jour : une “République”, fondée sur les principes de la Rome antique. Pour en finir avec les guerres, les princes et Condotierres ont inventé un autre système de “justice”. Les conflits se règlent au Sénat et entre duettistes de métiers.
Horacio d’Alba, prince duettiste, a participé à une tentative d’assassinat sur le Sénateur Rembrandt, car ce dernier voulait arrêter cet antique et hypocrite système.
Depuis cet échec, chaque faction fourbit ses armes. Silas réclame vengeance, le Condottiere rêve de prendre les reines du pays et le cardinal rouge attend la moindre occasion pour envahir la République.
Le deuxième tome s’est conclut avec “l’Armagedon”, un duel collectif qui a décimé les rangs des duettistes. Guidé par le Condottiere, les survivants ont pris d’assaut le Sénat, massacrant tout sur leur passage. Enfin, un duel à mort entre Horacio et le Condottiere a laissé une République en sang. C’est plus qu’il n’en fallait pour mettre le Cardinal rouge en rouge. Celui-ci lance ses armées dans un déferlement de fureur. Horacio et sa petite armée de rebelles évite l’affrontement et trouve refuge au Castel Magiorre, tenu par la Dame de l’épine.
Dans le fortin, il reste un dernier espoir. S’ils tiennent suffisamment longtemps, la Curie de Rome abandonnera son appui au Cardinal Rouge…

Ce que j’en pense

Je n’y croyais presque plus… Apres 2 ans et demi de patience et un changement d’éditeur (entre temps, Les éditions 12 bis ont déposé le bilan et ont été rachetées par Glénat), voici le troisième et final épisode de “Horacio d’Alba”.
Le contraire eut été dommage, car cette mini-série de Nicolas Siner (au dessin) et Jérome Le Gris (au scénario) est une des toutes meilleures dans son genre. D’inspiration fortement historique (l’action se situe en Italie, période renaissance), les auteurs nous entraînent dans une aventure autant humaine que géo-politique. Mêlant habillement l’avenir d’une jeune “République” protestante entourée d’ennemis “papistes” et les destins de quelques habitants, Jérome le Gris construit un récit chorale, à multiple lecture, riche, documenté et exigeant.

Ce troisième tome n’échappe pas à la règle. C’est le plus guerrier du triptyque, car la jeune république est mise-a-sac par le “méchant” Cardinal Rouge, et il s’agit de se défendre. C’est l’occasion de mettre en scène de grandes batailles épiques, où la stratégie et les actions coup-de-point, sont aussi vitaux que les charges héroïques.
Mais l’art de la guerre (aussi documenté et réaliste soit-il) n’est pas le seul intérêt de l’album. Jérome le Gris développe des intrigues parallèles plus humaines. Pouvoirs et contre-pouvoirs s’opposant au Cardinal, sentiments liant Horacio à son vieil ami Hermann, sa “fille adoptive” la Grise et à son fils Julius, tout se résout, souvent dans les larmes et le sang…

Le jeune dessinateur nantais Nicolas Sinner est formidable. Ah, ben si, c’est dit ! Son trait, qui rappelle le travail d’Alex Alice (“Le troisième testament”, “Sigfried”…), Mathieu Lauffray (“Prophet”, “Long John Silver”…) et Thimothée Montaigne (“Le Troisième Testament – Julius”) est précis et impactant. Travaillant autant la composition et la dynamique des cases que les expressions des personnages, il livre un dessin réaliste immersif et élégant qui devrait vous plaire (enfin, j’espère).

Alors, maintenant que les trois tomes sont de nouveau disponibles dans une édition cohérente (Glénat à a tout réédité), il ne vous reste qu’à vous lâcher et découvrir ce petit bijou uchronique.