Prendre Gloria de Marie Neuser

Par Marine Et Camille @puydeslivres

Marine
  Prendre Gloria
de Marie Neuser
Parution en Janvier 2016
Editions Fleuve Noir
410 pages - 19E
" Vous regardez entrer une amie dans une église un dimanche à 11 h 30. " Dans la commune italienne de P., on sauve les apparences. Et surtout le dimanche. Le 12 septembre 1993 a dérogé à la règle. Ce jour-là, Gloria Prats quitte son amie Elena pour honorer un rendez-vous. Elle franchit le perron de l'église de la Miséricorde. Un rendez-vous furtif, pas plus de quelques minutes. Le 12 septembre 1993, les minutes deviennent des heures. Gloria ne ressort pas. Une fugue, à coup sûr. Ou un coup de ce petit Albanais trop discret pour être honnête. Tout, mais pas le principal suspect, protagoniste numéro 2 du rendez-vous : Damiano Solivo. Comment on construit un monstre, comment le pouvoir oblitère la vérité dans une ville de province pétrie de règles ancestrales. Prendre Gloria est un roman noir et une puissante critique sociale, genèse du diptyque tiré d'un fait divers qui tourmenta l'Italie et l'Angleterre de 1993 à 2011.
Je remercie Julie Lapaire et le Club des Ambassadeurs 12-21 (Fleuve noir) pour leur confiance.
Prendre Gloria est un préquel à Prendre Lily, que je n'ai pas lu. Et je n'ai nullement été gênée dans la compréhension de l'histoire.
Le 12 Septembre 1993 marquera à jamais la petite ville Italienne de P. C'est le jour où la jeune Gloria Prats disparaît pour ne réapparaître que 17 ans plus tard.
La dernière personne à l'avoir vu vivante est son amie Elena. Les deux copines se sont séparées devant l'église de la Miséricorde, juste avant que Gloria n'y entre pour ne plus jamais en ressortir.
Elle avait rendez-vous avec Damiano Solivo. Un garçon un peu plus vieux qu'elle, qui est connu pour avoir un comportement très étrange avec les filles. Il a dit vouloir parler à Gloria et avoir un cadeau pour elle. Voilà ce qu'il a dit quand les soupçons se sont portés sur sa personne.
Damiano avait un alibi parfait. Tout était parfaitement rodé. Trop même. La police ne s'en ai pas laissé pour autant conter. Mais il semblerait que les rouages judiciaires n'ont pas voulu se mettre en branle. La machine s'est grippée dans les hauteurs. Damiano Solivo n'a pas été inquiété pour le meurtre de Gloria Prats.
La famille Prats vit un calvaire pendant près de 20 ans . Mama Guisepinna et ses deux fils remuent ciel et terre pour retrouver la jeune disparue. Ils ne se font pas d'illusion, ils ont même des certitudes : ils cherchent un corps. Celui à qui Damiano Solivo a ôté la vie. De ça aussi ils en sont sûrs. Et ils ne sont pas les seuls à le croire.
Dans la ville de P, l'histoire de Gloria est dans de nombreux esprits. Il y a ceux qui se battent pour faire éclater la vérité, ceux qui ont été traîné dans la boue par une procureure partiale et ceux qui jugent bon d'apporter quelques fausses précisions sur l'affaire Prats.
D'un chapitre à l'autre, j'ai été ballottée d'années en années entre 1993 et 2011, avec une multitude de points de vues différents.
J'ai trouvé l'histoire très bien construite mais très longue. Aucun personnage n'a été creusé à part celui de Damiano. Et le sien est tellement noir que j'avais besoin de me raccrocher à quelqu'un d'autre pour souffler.
Quelques jours après ma lecture, je comprends que la construction du livre fait que l'histoire tient parfaitement la route mais j'ai trouvé ça très long. Surtout à cause du manque de dialogues. La narration a rendu ma lecture pesante.
Je ressors de cette lecture avec l'impression d'être recouverte d'un voile noir, endeuillée, comme les habitants de la ville de P.
Le personnage de Damiano Solivo m'a tellement répugné que je ne lirais pas Prendre Lily.
Prendre Gloria me laisse un goût amer. De savoir que cette histoire est inspirée de faits réels en ajoute à mon effroi.
Extrait du livre
" Il avait appris depuis le temps à mesurer ses gestes de façon à ce qu’aucune tension dans les cheveux n’incite la fille à se retourner ou à y porter une main instinctive. Il écarta les doigts pour entrouvrir les lames. Ça se trancha net, juste sur la nuque."
Note de Marine