Anne, des Mots et des Notes, a mis à l'honneur Agatha Christie le 12 janvier dernier, pour célébrer le 40ème anniversaire de sa disparition. J'ai réalisé alors que je manquais cruellement de lectures du genre et qu'il fallait là encore me mettre à jour en picorant savoureusement les romans de cette divine « Reine du Crime ». Quoi de mieux - donc - que son premier livre édité, en octobre 1920, aux USA (l'année suivante, en Grande-Bretagne), celui-là même où apparaît, non sans une certaine fatuité, le fameux détective belge, Hercule Poirot !? ;-)
L'histoire est rapportée par Arthur Hastings, invité à séjourner dans la demeure de Styles, dans l'attente de son nouveau poste, quand la maîtresse des lieux, Mrs Inglethorp, est assassinée dans sa chambre. Tout accuse son nouvel époux, le sombre et taciturne Alfred Inglethorp, qui ne cherche même pas à se défendre et se drape derrière des attitudes fuyantes et suspicieuses. Sur ce, intervient notre bon ami, Hercule Poirot, qui réside à proximité, avec d'autres compatriotes. Le détective va ainsi assister l'inspecteur Japp dans son enquête en interrogeant les protagonistes, en fouillant les lieux et en rencontrant les domestiques. Il va mettre en lumière une redoutable affaire d'empoisonnement, orchestrée de main de maître, et c'est à l'issue d'une « enquête publique » qu'il va incriminer le coupable au terme d'une démonstration habile et irréfutable. Tout est là, dissiminé parmi des indices quelconques (un feu de cheminée allumé en plein été, une tache de café sur le tapis, un testament revu et corrigé, la peur du scandale). Notre cher Poirot ne laissera aucun détail et épluchera les dessous de cette mystérieuse affaire de Styles pour brandir la solution avec un réel génie. Hanlala... que c'était bien ! Moi qui suis friande des polars noirs, bien violents, au risque d'être trop écœurants, je fonds aussi complètement pour ces romans à l'ambiance désuète, au ton guindé et aux manières empruntées. Je m'en vais délecter d'autres bouquins du genre... comme un besoin de me gaver de vieilleries bien réconfortantes, qui câlinent ma fibre nostalgique du moment.
Librairie des Champs-Élysées, coll. Le Masque ♦ Traduction originale de Marc Logé en 1932, revisitée par Thierry Arson en 1990 (The Mysterious Affair at Styles)