Silas Corey (T4) – Le testament Zarkoff 2/2

Chronique « Silas Corey, tome 4 »

Scénario de Fabien Nury, dessin de Pierre Alary,

Public conseillé : Adultes/Adolescents

Style : Aventure historique
Paru aux éditions « Glénat », le 13 janvier 2016, 64 pages, 14.95 euros
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L’Histoire

Silas Corey, ex-militaire, dandy cynique et espion de grande classe a mis ses capacités au service de la vielle Madame Zarkoff et du 2e bureau français. La baronne de l’armement, enrichie en temps de guerre, se meurt et cherche un héritier.
Le voici donc infiltré en Bavière, dans un pays est en faillite et en ruine. Mais Johann Zichler est introuvable. Son enquête le conduit à Nina, sa femme, quand la situation dégénère. Un groupe de policiers donne l’assaut, avec ordre de les abattre. Plus vif et plus aguerri, Silas sauve Nina, blessée, et la ramène chez un ami sûr.
Devant les affiches de propagande, il prend conscience qu’un mouvement s’inspirant du dieu Wotan milite pour la restauration de la grandeur de l’Allemagne.

Ce que j’en pense

C’est toujours un grand plaisir de retrouver une aventure de Silas Corey, le dandy cynique et désagréable, au moeurs de voyou, inventé par Fabien Nury et mis en image par Pierre Alary.

Ce second tome, tout aussi jouissif que les précédents, est carrément plus sombre. Même l’apparence de Silas, habituellement si propre sur lui, laisse à désirer. Menton hirsute, fringues élimées, on est plus dans les salons mondains, mais en mission d’infiltration, version “James Bond”, début de siècle.

Le cocktail habituel de “Silas Corey” est bien là ! Une dose d’aventure, une grosse mesure d’histoire bien documentée, deux doigts de romance et un fond de conscience politique, Fabien Nury fait tourner la machine, avec une régularité impressionnante.

Ce second cycle nous amène en Bavière, en 1918. La débâcle générale est le terreau idéal de tous les extrémismes. Révolutionnaires communistes, et mouvement qui prône la suprématie de la race allemande… ça ne vous rappelle rien ? Ah oui, sujet sensible ses derniers temps. Fabien trouve un parallèle historique (même si c’est une fiction) pour nous rappeler la dangerosité d’un telle situation.
Dans “Le testament Zarkoff Tome 2”, Silas va affronter le mouvement extrémiste et son leader, qui s’oppose à ses visées. Ce qui ne fut pas le cas d’un certain Adolf Hitler, qui profita du même élan, quelques années plus tard.

N’en déduisez pas que “Silas Corey” est un cours d’histoire rébarbatif. Tout au contraire, Nury connaît son lecteur par coeur, et construit des personnages attachants et complexes. De plus, l’action trépidante, les intrigues à rebondissement et une révélation finale, tout est là pour notre petit plaisir.

Coté dessin, Pierre Alary ne me déçoit pas. Avec son dessin franco-belge un peu caricatural (très reconnaissable) il est comme un poisson dans l’eau dans cette belle aventure historique. Les visages expressifs, la dynamique poussée de la composition, tout concourt à suivre l’aventure haletante de notre antihéros.
Pour ceux qui en doutent, Pierre Alary s’amuse en dessinant. Avec ses ombres qui s’allongent, il fait planer sur la série une ambiance de films expressionnistes allemands… Belle réfence, non ?

Enfin, la mise-en-couleur de Bruno Garcia est parfaitement réussie. Sous sa palette, les planches s’enfoncent dans des ambiances monochromatiques. Bleus froids, rouges sanguin, brun boueux, c’est costaux et osé !

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