En décembre dernier, Loulou et Coco ont fait une expédition au salon du livre et ont récupéré deux magnifiques albums offerts par Les éditions du Buveur d’encre pour être chroniqués. Comme promis dans notre article du salon (à zieuter par ici), voici donc l’avis de Loulou sur ces deux ouvrages.
L’ABC de Marion Arbona, paru en 2015
Juste un mot : Waouh !
Bon, d’accord, je ne vous laisse pas comme ça et je vous dis un peu ce que cache ce « Waouh ». Déjà rien que les dimensions de l’album sont impressionnantes (38,5 x 30,5) et, il faut bien le dire, un peu embêtantes pour le caser dans une bibliothèque (même à étagères réglables de la célèbre marque suédoise). Mais, quand on l’ouvre, on oublie vite qu’on va devoir batailler pour lui trouver une place.
Comme son nom l’indique, on se retrouve avec un abécédaire entre les mains. Mais un abécédaire esthétique, rigolo, éducatif, coloré, mouvementé et drôlement bien fichu. On est loin du petit abécédaire avec à peine un mot par lettre, dont les choix sont hyper classiques, pour les tout-petits et dont on se lasse vite.
Page de gauche, jusqu’à 60 mots qui commencent par la lettre désignée ; page de droite, la lettre qui occupe toute la surface disponible, agrémentée des dessins qui illustrent chacun des mots de la page de gauche.
On apprend tout en s’amusant. En fait, à ce stade on n’apprend même plus vraiment. En tout cas, ce n’est pas ce à quoi on pense quand on lit ce livre. C’est plutôt un Où est Charlie moderne et pour les plus jeunes. Parents et enfants vont se délecter de ce jeu de cache-cache qui s’active, en essayant de trouver toutes les représentations des mots de gauche, qui se sont faufilées à droite. Pour les lettres les plus communes, beaucoup de mots à disposition, la chasse sera donc plus ardue. Pour les lettres les moins utilisées dans la langue française (K, Y, W…), un peu moins de mots, mais du coup ils sont plus compliqués et permettent d’engager une conversation avec l’adulte et d’enrichir son vocabulaire.
Les dessins et les situations sont d’ailleurs pour la plupart loufoques. C’est vrai que faire rentrer 60 animaux et/ou objets dans la graphisme d’une lettre, ce n’est pas une tâche facile. Et tout ça, sans que cela paraisse complètement ridicule et que certaines mises en scène puissent se mettre en place.
Après tout ce remue-ménage on peut même encore s’imaginer inventer des histoires avec toutes ces situations rocambolesques.
Bref, ce n’est pas un abécédaire ordinaire, et il ravira petits et grands !
Allez jeter un coup d’œil au site de Marion Arbona, ce qu’elle fait est magnifique : http://www.marionarbona.com/
Plus haut que les nuages d’Olivier Bleys et Arnaud Cremet, paru en 2014
Là encore, c’est un album impressionnant. Les dimensions sont un peu plus réduites, mais toujours un peu difficiles à caser dans une bibliothèque (35,5 x 28,5).
Pour le coup, je dois avouer que j’ai un peu de mal à accrocher à l’histoire. Il s’agit d’un vieux monsieur qui vit seul tout en haut d’une montagne, qui ne reçoit presque personne en visite et quand c’est le cas les visiteurs passent en coup de vent. Le rêve de ce monsieur est de pouvoir marcher sur les nuages. Rêve qu’il finira par réussir à réaliser. J’ai eu du mal avec l’histoire car les évènements ne s’enchaînent pas forcément très bien, le tout n’est pas complètement fluide, et je n’ai pas forcément compris les rapports entre les différentes situations.
Mais qu’à cela ne tienne, j’ai eu un gros coup de cœur pour les illustrations, tout particulièrement la façon qu’a Arnaud Cremet de faire le bois et les nuages. Pas vraiment complètement réaliste et pourtant ils nous plongent dans l’univers de ce vieil homme. Et nous aide à voyager avec lui.
J’ai également adoré les deux premières doubles pages, qui nous montrent des paysages et qui m’ont fait penser à des peintures traditionnelles japonaises (les estampes, comme La grande vague de Kanagawa de Hokusai). Il y a aussi la première fois où l’on voit le vieux monsieur. Il est à la fois tellement réaliste et à la fois… Playmobil… Un mélange de style qui fonctionne à merveille.
Malgré, certains couacs que je trouve au récit, le tout est poétique et entraînera autant l’âme des enfants que celle des adultes.
Belles lectures les loulous !