La prisonnière du brouillard est un conte onirique chargé de mystère, écrit par l'acerbe Guillaume Guéraud, auteur du roman Plus de morts que de vivants, et illustré par l'incroyable David Sala, connu pour ses somptueux albums à l'univers dense et coloré dont Féroce et La colère de Banshee.
C'est l'histoire d'un jeune garçon qui, au cours d'un après-midi tout à fait normal, joue avec son cerf-volant à la lisière de la forêt. Mais son bien est emporté par le vent jusqu'au lac Clameur, une endroit que les gens du village disent hanté et maléfique. Malgré les mises en garde, le protagoniste s'aventure dans les bois. Arrivé au bord du lac, cerné de brouillard, il fait alors une curieuse rencontre : une jeune fille à la peau pâle et aux cheveux blancs surgit des flots et lui demande de briser le maléfice dont elle est prisonnière. Le garçon n'hésite pas un seul instant, et plonge au fond des eaux...
Le duo est tout simplement magique : une plume riche et mélancolique, en parfaite osmose avec l'esprit des dessins, mystiques et envoûtants. Le pinceau de David Sala rappelle les portraits de Klimt, soit une palette de couleurs généreuse, des motifs floraux, des détails en mosaïque, et des visages langoureux. Ce conte ne ressemble cependant en rien à ces précédents albums. Ici, l'atmosphère est un tantinet plus glacée, très certainement en raison des tons froids des illustrations, renforcée par l'écriture de Guillaume Guéraud, légèrement plus emphatique que d'ordinaire, prenant sa source au cœur de la littérature fantastique.
Cet album véhicule non seulement une message d'espoir et de chaleur, mais c'est aussi une délicieuse ode à l'amour naissant, à l'entre-aide. La prisonnière du brouillard est fait pour les petits de 7/8 ans, déjà à l'aise avec la lecture, qui désirent encore se laisser porter par l'imaginaire des illustrations.
Sans conteste ma plus belle découverte de cet hiver !