Le chant des Runes (T1) – La première peau

Chronique « Le chant des Runes, tome 1 »

Scénario de Sylvain Runberg, dessin de Jean-Charles Poupard,

Public conseillé : Adultes/Adolescents

Style : Polar fantastique
Paru aux éditions « Glénat », le 13 janvier 2016, 48 pages, 13.90 euros
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L’Histoire

Stockholm, 20 février 2016. Anna Thorqdvist, la chanteuse du célèbre groupe de rock éponyme se fait attendre pour la répétition aux “PopMaster”, l’émission de TV la plus populaire de Suède. Quand son agent vient la chercher, cette dernière a disparue et les murs de sa loge sont couverts de runes ensanglantées…
Eva Sundström, la séduisante inspectrice de police criminelle de Stockholm sort du lit de sa conquête du soir précédent. Elle abandonne le bellâtre et se rend au commissariat. Sur place, son supérieur le commissaire Thalin est sur les dents. Il lui confie l’affaire à elle et à sa collègue Thèrèse, avec obligation de retrouver la chanteuse vivante…

Ce que j’en pense

Syvain Runberg, avec 50 albums au compteur, est un des scénaristes qui compte aujourd’hui, en S.F. (“Orbital”, “Warship Jolly Roger”), polar (l’adaptation de “Millenium”, “London Calling”, “Drones”) et même en fantastique (“L’ombre des Shinobis”, “Reconquêtes”…). Je pouvais difficilement ignorer “Le Chant des Runes”, sa nouvelle série chez Glénat.

Tout d’abord, je dois dire que ce premier tome tient ses promesses. L’univers contemporain et réaliste (Stockholm, 2016) tient la route, les personnages sont intéressants et l’intrigue aussi noire qu’un “ristretto”.

Dès les premières pages, Sylvain Runberg pose son pitch. Anna Thorqdvist, une chanteuse célèbre (dans son pays) disparaît, en laissant derrière elle de quoi s’inquiéter. A défaut de piste sérieuse, l’inspectrice Eva Sundström, enquête sur la chanteuse et son entourage, mais ne trouve pas le moindre indice. Seul subsiste la piste des runes de sang. Mais est-ce un canular ou un vrai message d’un tueur en série ? Pour en savoir plus, elle doit se tourner vers Joseph Worg, un archéologue un peu bourru de 50 ans, spécialisé en civilisation Wiking.

Le style et le développement de cette première intrigue (conçu en diptyque) n’est pas foncièrement original, mais comme à son habitude, Sylvain Runberg maîtrise son récit. Documenté, très contemporain (les situations et dialogues des personnages sonnent vrais), il m’a embarqué dans son histoire.
Le glissement vers le fantastique est subtil et parfaitement dosé. Seul regret, j’ai eu la sensation de dialogues très (trop ?) denses. Sans doute, Sylvain Runberg avait-il beaucoup d’éléments et de personnages à développer et relativement peu de pages pour le faire.

Coté visuel, Jean-Charles Poupard, jeune dessinateur nantais, signe ici sa deuxième série (après “Jack L’éventeur”). Son dessin, de base très classique, est parfaitement maîtrisé. Si quelques pages sont encore un peu “scolaires” et chargées, il s’en sort très bien. L’encrage, aux belles variations, alterne traits fin et masses noires. Le résultat et une mise-en-image variée et très agréable.
La couleur de Joahnn Corgié sert aussi très bien le récit sur les ambiances nocturnes froides (les ¾ de l’album), comme les moments d’actions ou de suspens.

Enfin, si vous avez accroché à ce premier tome, il vous sera difficile d’ignorer le second épisode avec un cliff-hanger de fin carrément accrocheur. Ca part bien, cette affaire.

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