Miles Hyman – Drawings

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Miles Hyman – Drawings »

Textes de Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Jérôme Charyn, François Guérif, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard, Michel Rime, Matz, Illustrations de Miles Hyman

Public conseillé : Adultes/Adolescents

Style : Artbook
Paru aux éditions « Glénat – Hors Collection « , le 21 ocotbre 2015, 39 euros
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Un Américain à Paris

Américain né à Bennington, dans le Vermont, Miles Hyman s’est toujours partagé entre le pays de ses racines et la France, dont il éprouve un vrai coup de foudre pour sa capitale. Il visite Paris, arpente ses rues et ses musées et en devient vite un illustrateur énamouré. Oui, il est sans aucun doute le plus français des dessinateurs américains.

« Drawings » raconte ce parcours de vie, cette quête de culture française qui en fera un chanteur du choeur de l’orchestre de Paris, sous la direction de Daniel Barenboïm ou l’entraînera à participer aux fouilles archéologiques dans la cour Napoléon du Louvre (préparatoires à la construction de la Pyramide d’I.M.Pei).

Au travers des portraits dressés par Jean-Luc Fromental, Étienne Robial, Jerome Charyn, François Guérif, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard, Michel Rime ou Matz, l’itinéraire de l’artiste et le parcours de cet illustrateur raffiné et élégant se dévoilent au fil des rencontres où la littérature sera toujours présente.

La littérature, le polar, le roman noir, les femmes…

Hyman a travaillé pour de multiples revues et journaux (Libération, Le Monde, Télérama, XXI,… The New-York Times, The International Herald Tribune, The New Yorker Magazine,…), a réalisé des centaines de couvertures de livres, dont une multitude pour Baleine et sa série « Le Poulpe ». Chez Futuropolis, il pose son empreinte en bande dessinée avec son premier livre « L’Homme à deux têtes », sous le pseudo de Milo Daax et y affiche ses sources d’inspiration : Gus Bofa, Tardi, Munoz, Loustal, Götting. Le style est charbonneux, les images piègent ombres et lumières dans le travail du fusain, les cadrages montrent l’œil photographique et l’instinct cinématographique de l’illustrateur.

Aujourd’hui, la bande dessinée l’attire beaucoup, avec Matz, il signe « Nuit de fureur » (d’après Jim Thompson) et, en 2013, « Le Dahlia noir », formidable adaptation du roman de James Ellroy, un défi relevé avec maestria. La littérature, sa passion pour le polar, le roman noir, les femmes, une fois de plus l’ont guidé dans ses envies de dessinateur.

Ses pastels et fusains ont couru les grandes villes, Paris, New-York, Los Angeles, sa peinture explore Vienne et Prague pour un futur projet. Ce campagnard américain est tombé amoureux du bouillonnement des grandes villes et de la diversité de personnages qu’il y rencontre et qu’il croque avec une envie toujours aussi intacte.

Il n’a de cesse que de nous offrir des images où le regard se perd pour imaginer une histoire. Il met en scène afin que, comme il le préfère, chacun puisse donner une vie personnelle à ses illustrations et tableaux. C’est la grande force d’Hyman, ce qui lui vaut d’être souvent comparé à Hooper, de créer, même au travers d’une scène paraissant banale, une impression incroyable de mystère.

Un Artbook élégant et raffiné

« Drawings » a été conçu avec une rare élégance, pour offrir une véritable monographie, réunissant des images qui font partie de notre imaginaire collectif et des illustrations inédites. La rencontre est forte, riche en couleurs (oui, quelles formidables couleurs !), passionnelle et stylée. Elle force l’admiration envers un artiste que l’on devrait retrouver sur plusieurs projets en 2013, mêlant BD, polar, fantastique et dans les marges d’un marché de l’art friand d’images qui prolongent la vie d’un album.

Si vous aimez l’art de Miles Hyman, « Drawings » est imparable, un ouvrage au splendide design et un des plus beaux Artbooks de la fin d’année 2015.