J'ai péché, je le confesse.
J'ai cédé à ma sacro-sainte règle de ne pas lire trop souvent de Kundera, pour me ménager un stock de survie, et j'ai emprunté La fête de l'insignifiance.
Ne me blâmez pas, j'ai été largement punie de cette audace, de la plus sournoise des façons.
J'ai découvert le Quincampe il y a quelques jours, et je n'ai qu'une chose à dire : si je dois amener quelqu'un dans un endroit où pécho, ce sera là sans la moindre hésitation.
Le synopsis
Kundera nous plonge dans le quotidien de plusieurs personnages qui se connaissent de près ou de loin et se croisent tout au long du récit.
Mon avis
Nous en arrivons au moment critique, ce moment où je vous explique en quoi lire Kundera a été pénible et presque longuet (expérience insolite et inédite, je vous le garantis).
Dans La fête de l'insignifiance, tout est étonnamment léger.
Le ton, y compris pour causer des choses les plus sérieuses (un cancer par exemple), les réflexions aussi, que j'ai toujours trouvées pénétrantes dans le reste de l'oeuvre de l'auteur, et qui sont éloignées de ce à quoi j'avais été habituée.
J'ai éprouvé un mal fou à m'intéresser au sort des différents protagonistes, qui m'ont paru pâlots et tristounes. De la fantaisie mêlée de profondeur que j'avais tant aimée dans l'insoutenable légèreté ou le livre du rire et de l'oubli, nulle trace. Il reste un vague vagabondage littéraire, qui se lit facilement, mais dont on retire peu.
Une déception inattendue, mais, je dois le reconnaître : c'est bien fait pour moi.
Il ne fallait pas être trop gourmande.
Pour vous si...
"Alain : L'amour, jadis, était la fête de l'individuel, de l'inimitable, la gloire de ce qui et unique, de ce qui ne supporte aucune répétition. Mais le nombril non seulement ne se révolte pas contre la répétition, il est un appel aux répétitions! Et nous allons vivre, dans notre millénaire, sous le signe du nombril. Sous ce signe, nous sommes tous l'un comme l'autre des soldats du sexe, avec le même regard fixé non pas sur la femme aimée mais sur le même petit trou au milieu du ventre qui représente le seul sens, le seul but, le seul avenir de tout désir érotique."
"Depuis longtemps, D'Ardelo, je voulais vous parler d'une chose. De la valeur de l'insignifiance. A l'époque, je pensais surtout à vos rapports avec les femmes. A présent, l'insignifiance m'apparaît sous un tout autre jour qu'alors. L'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaître, il faut l'aimer, l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer."
Note finale1/5(malheur)
J'ai cédé à ma sacro-sainte règle de ne pas lire trop souvent de Kundera, pour me ménager un stock de survie, et j'ai emprunté La fête de l'insignifiance.
Ne me blâmez pas, j'ai été largement punie de cette audace, de la plus sournoise des façons.
J'ai découvert le Quincampe il y a quelques jours, et je n'ai qu'une chose à dire : si je dois amener quelqu'un dans un endroit où pécho, ce sera là sans la moindre hésitation.
Le synopsis
Kundera nous plonge dans le quotidien de plusieurs personnages qui se connaissent de près ou de loin et se croisent tout au long du récit.
Mon avis
Nous en arrivons au moment critique, ce moment où je vous explique en quoi lire Kundera a été pénible et presque longuet (expérience insolite et inédite, je vous le garantis).
Dans La fête de l'insignifiance, tout est étonnamment léger.
Le ton, y compris pour causer des choses les plus sérieuses (un cancer par exemple), les réflexions aussi, que j'ai toujours trouvées pénétrantes dans le reste de l'oeuvre de l'auteur, et qui sont éloignées de ce à quoi j'avais été habituée.
J'ai éprouvé un mal fou à m'intéresser au sort des différents protagonistes, qui m'ont paru pâlots et tristounes. De la fantaisie mêlée de profondeur que j'avais tant aimée dans l'insoutenable légèreté ou le livre du rire et de l'oubli, nulle trace. Il reste un vague vagabondage littéraire, qui se lit facilement, mais dont on retire peu.
Une déception inattendue, mais, je dois le reconnaître : c'est bien fait pour moi.
Il ne fallait pas être trop gourmande.
Pour vous si...
- Vous êtes amateur de blagues stupides - mais vraiment stupides. Genre : "J'ai un cancer. Ah ah, c'était une blague."
- Vous cherchez à vous infliger une douleur morale cuisante
- Pas si vous aimez Kundera
"Alain : L'amour, jadis, était la fête de l'individuel, de l'inimitable, la gloire de ce qui et unique, de ce qui ne supporte aucune répétition. Mais le nombril non seulement ne se révolte pas contre la répétition, il est un appel aux répétitions! Et nous allons vivre, dans notre millénaire, sous le signe du nombril. Sous ce signe, nous sommes tous l'un comme l'autre des soldats du sexe, avec le même regard fixé non pas sur la femme aimée mais sur le même petit trou au milieu du ventre qui représente le seul sens, le seul but, le seul avenir de tout désir érotique."
"Depuis longtemps, D'Ardelo, je voulais vous parler d'une chose. De la valeur de l'insignifiance. A l'époque, je pensais surtout à vos rapports avec les femmes. A présent, l'insignifiance m'apparaît sous un tout autre jour qu'alors. L'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaître, il faut l'aimer, l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer."
Note finale1/5(malheur)