Tout ce qui meurt
Par John CONNOLLY
Genre : Policier
Pour un public adulte
Chez Pocket
7€70 – 558 pages
Résumé : Charlie Parker, un flic new-yorkais qu’on surnomme Bird, est parti se soûler après une dispute avec sa femme, un soir de décembre. En rentrant chez lui, titubant, Bird ne sait pas encore qu’il vient de franchir pour longtemps la porte de l’enfer : dans la cuisine, maculée de sang, gisent les corps atrocement mutilés de sa femme Susan et de sa fille Jennifer. Rongé par la culpabilité, Bird démissionne de la police et part sur les traces du monstrueux assassin. De New York à La Nouvelle-Orléans, il suit celui qu’on appelle le Voyageur, fin stratège et amateur de poésie macabre qui sème derrière lui des cadavres, comme autant d’appâts. La traque mène alors les deux hommes dans les bayous de Louisiane, qui digèrent lentement les victimes écorchées du Voyageur.
Mon grand-père disait toujours que le bruit le plus terrifiant du monde est celui d’une cartouche qu’on engage dans la chambre d’un fusil à pompe, une cartouche qui vous est destinée.
Je ne lis que très rarement du policier mais une très bonne amie m’a vivement conseillé cette série. Du coup, appréhendant un peu, j’ai tenté.
John CONNOLLY a une écriture très abordable pour une néophyte du genre comme moi. Sa plume est très agréable à lire, malgré une abondance d’informations à retenir. Certes, parfois le lecteur est confus, perdu dans ce surplus d’informations. Il faut réfléchir un peu plus pour pouvoir se remettre les idées en place.
Les dialogues sont extrêmement pertinents. Les prises de parole sont très peu souvent indiquées, mais il est très rare que l’on se perde : le vocabulaire employé est en accord avec les personnages. Chacun a sa propre façon de s’exprimer. Le lecteur se trouve d’ailleurs dans le crâne de notre personnage principal, Charlie Parker. Il a une vision du monde assez sarcastique, ce qui est plutôt drôle, détendant l’atmosphère pesante.
Charlie, bien souvent appelé Bird, est un personnage extrêmement intéressant, d’une psychologie plutôt complexe. C’est un homme attachant, humain. Malgré le grand nombre de protagonistes, aucun n’est bâclé. Chacun possède ses propres caractéristiques, sa propre histoire. Ils ont chacun une identité qui leur est propre. John CONNOLLY a marqué un bon point avec cela : il ne s’enfonce pas dans les clichés. Dans Tout ce qui meurt, les homosexuels ne se contentent pas d’être les victimes ou les méchants. Non, ils ont des rôles bien plus variés. Ça fait plaisir de voir ça dans un roman grand public, de voir des personnages non pas identifiés par leur sexualité ou leur couleur de peau, mais identifiés par leurs actes ou encore leur histoire personnelle.
L’ouvrage s’ouvre sur le meurtre sordide de la femme et la fille de notre Bird. Cela nous plonge directement dans le bain. Ces descriptions donnent froid dans le dos sans pour autant traumatiser. Tout est bien dosé, dans ce roman. L’enquête du meurtrier nous emmène sur nos retranchements. Nous réfléchissons en vain, finissant par comprendre le pourquoi du comment en même temps que Bird, à la fin de l’ouvrage.
C’est bien fait, oui. John CONNOLLY a su convaincre la néophyte que je suis! Je vais clairement lire les prochains tomes! A mon humble avis, cette série est parfaite pour commencer le genre policier.
4/5