Chronique « Solo, tome 2 »
Scénario et dessin de Oscar Martin,
Public conseillé : Adultes/Adolescents
Style : S.F.
Paru aux éditions « Delcourt », le 13 janvier 2016, 16.95 euros
Share
L’Histoire
Dans un monde post-apocalyptique désolé et violent, Solo, un rat muté, plus futé et rapide que les autres, développe des talents de tueurs hors-norme. Guerrier sans répit, Solo trouve enfin un peu de réconfort en intégrant une petite communauté et l’amour d’un foyer tenu par Lyra…
Mais la sérénité n’est jamais très longue. Avec l’arrivée de Grand, le rat qui a grandit auprès de Lyra, Solo devient amère et jaloux.
Pendant ce temps, dans la cité, les hommes tentent de “reconstruire” une civilisation, en capturant les rats, pour les élever comme des poulets…
Ce que j’en pense
Voila une série vraiment étonnante que j’ai pris en cours de route sur les recommandations d’autres lecteurs, bien m’en a pris !
Le monde de “Solo”, c’est “Conan” chez “Mad Max” pour faire simple. Un univers Postapo’ violent et rude, qui permet aux plus fort (évidement Solo) de devenir une sorte de Roi guerrier, véritable machine de guerre, admiré pour ses capacités de meurtrier.
Ah, oui, c’est bien la mythologie de “Conan”, transposé dans un univers désertique, rongé par les radiations, façon “Mad Max”. Bien sur, pour que cela marche, il faut des combats violents, dynamiques et extrêmes. Que serait Max, s’il n’avait personne à affronter ?
Oscar Martin, l’auteur de la série, assume totalement ce parti-pris. Le premier tome est une succession effrénée de combats épiques, entre les bastons de monstres énooormes griffus et poilus et les duels à mort entre rats-guerriers.
Heureusement, les scènes d’action (si réussies soient-elles) ne sont pas le seul intérêt de “Solo”.
Martin développe aussi la psychologie de ses personnages, en mettant en scènes leurs faiblesses, doutes et erreurs. Sous leur faciès de gros rats musclés et dégénérés, ils semblent bien humain, en fait…
Ce deuxième tome, d’ailleurs, est assez frappant. Oscar Martin met (momentanément) en pause les scènes d’actions, pour parler d’amour, de partage et de transmission… Les qualités narratives et “internes” suggérées dans le 1er tome prennent un nouvelle dimension.
© Éditions Delcourt, 2016 – Martin
Solo se démarque aussi par un dessin étonnant. Il faut préciser qu’Oscar Martin a été à bonne école. 20 ans pour la Warner, des publications dans “Le journal de Mickey” et le “Roi lion”, des incursions dans le jeu vidéo, son C.V. est impressionnant.
Le résultat, c’est un trait très “Disney”, classique et souple, au service d’un univers beaucoup plus sombre et personnel. Ca ne vous rappelle rien ? D’autres grands dessinateurs franco-belges sont passés par le même genre de cursus (Juanjo Guarnido avec “BlackSad”, Alessandro Barbucci avec “Sky Doll”, « Ekhö » et Barbera Canepa “End”…)
Des animaux anthropomorphiques, des petites “bouilles” craquantes et un sens du rythme exceptionnel, ce gars-là sait dessiner !
Enfin, ce second tome est complété par un cahier graphique, qui présente les créatures de son univers, ainsi que deux histoires courtes. Ah, ben oui, il fallait bien ça pour se quitter amis…