Ce fut une bonne lecture. Triste et mélancolique mais aussi très belle. Nous suivons donc le personnage d'A.J. Fikry, libraire bougon, veuf, désespéré, n'ayant plus vraiment goût à la vie. Pourtant les livres sont sa vie, il pense réellement ne pouvoir plus vivre s'il ne peut pas lire. J'ai aimé ce rapport étroit et complexe qu'il entretient avec la lecture et l'écriture.Nous avons affaire à de nombreux personnages qui vont tenir compagnie à M. Fikry : le policier Lambiase, piètre lecteur qui va finalement s'y intéresser de près. Ismay, sa belle-soeur déçue par son mariage avec un écrivain volage. Amélia, une jeune femme représentante d'une maison d'édition dont il va tomber éperdument amoureux. Et Maya, une petite fille abandonnée dans sa librairie, sans parents, sans famille.Chacun prend soin de lui et il finit par le leur rendre. Il s'adoucit grâce à la petite fille qu'il adopte, il l'initie au plaisir de la lecture. La petite île d'Alice est propice aux échanges, la population se réunit de plus en plus dans la librairie qui reprend du service. Des cafés littéraires et des rencontres avec des auteurs y sont organisés. La vie est belle pour M. Fikry.Mais comme souvent dans les belles histoires, des événements inattendus bouleversent le quotidien de ces gens si heureux. Chacun les affrontent à leurs manières. La petite Maya grandit, des couples se font et se défont, certains s'enferment en eux-mêmes quand d'autres ne demandent qu'à s'ouvrir. Tous les personnages sont admirablement bien développés et uniques.J'ai aimé suivre tous ces destins différents, et la vie de M. Fikry changer du tout au tout. L'atmosphère particulière de la librairie m'a évidemment charmée : feutrée, silencieuse et pleine de livres... Des révélations ponctuent le récit et tiennent le lecteur en haleine tout au long de l'histoire. La fin laisse le lecteur mélancolique et un peu triste.Une bonne lecture donc, qui se lit vite : le style est fluide et agréable. Une histoire qui sort de l'ordinaire, avec néanmoins des personnages tout à fait communs, de prime abord.