Paru lors de la rentrée littéraire au mois d’août, Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur Terre est un livre de Philippe Delerm, publié aux éditions du Seuil. Ce n’est pas la première fois qu’un livre de Philippe Delerm attire mon regard (la deuxième seulement, certes, je vous l’accorde. Si peu au regard de sa bibliographie…). Il y a trois ans, j’avais lu Je vais passer pour un vieux con…, et j’en garde un bon souvenir. Le livre dont il est question aujourd’hui m’est apparu semblable à celui-ci, c’est pourquoi je m’y suis finalement intéressée…
Par le biais de sa plume, l’auteur a compilé dans un recueil nombre de raisons qui lui font aimer la vie sur terre. C’est donc à travers une sélection d’instants en apparence anecdotiques, de souvenirs, de lieux qui sont à la fois personnels et communs à tant d’autres personnes, que Philippe Delerm installe le lecteur dans un sentiment de proximité, voire même parfois d’intimité. Ce qu’il évoque au gré des chapitres a de fortes chances de trouver un écho chez celui qui le lit, de le faire sourire, d’éveiller un sentiment de nostalgie, une sensation de souvenir partagé avec un vieil ami…
Pour Philippe Delerm, toutes ces raisons ont un sens, il s’agit de fragments de vie qui semblent avoir suscité en lui une réaction, une « belle raison » pour lui d’aimer la vie, de ces petites choses, aussi insignifiantes soient-elles, qui la rendent belle. Pendant ma lecture, l’une des réflexions que je me suis faite, c’est que l’écrivain a ce talent de transformer des choses plutôt banales en moments singuliers vraiment pleins de poésie, de manier habilement les mots (ou comment évoquer en quelques pages ce qui, pour une personne « lambda » comme vous et moi, serait raconté en quelques palabres seulement).
J’ai été tellement happée dans cette bulle dans laquelle m’a entraîné l’auteur que j’ai lu ce livre en seulement quelques courtes heures de trajet en train… Comme pendant ma lecture de Je vais passer pour un vieux con…, certaines choses m’ont parlées plus que d’autres. Mais cela ne veut en aucun cas dire que je n’ai pas aimé l’ensemble, bien au contraire… J’apprécie beaucoup ce genre de lecture, et quand la fin approche, on aimerait que ça dure encore et encore, et on aimerait, nous aussi, être en mesure d’évoquer nos petits « riens » qui sont pourtant beaucoup…